La communauté négro-mauritanienne n’est pas une entité politique. Ce concept a été créé à dessein par le nationalisme pulaar, et il n'existe aucun ensemble de cette nature en Afrique, à commencer par le Sénégal et le Mali voisins.
À Nouakchott, ceux qui s'intéressent à la question du nationalisme pulaar transfrontalier ont appris l'arrestation d'un journaliste sénégalais pour incitation à la haine ethnique. M. Top a été mis en détention pour avoir prétendu que les Poulo-Toucouleurs ‘’ont un projet bien réfléchi pour dominer la sous-région’’.
En décembre 1984, les Mauritaniens ont assisté à l'avènement d'un régime d'exception caractérisé par une pratique solitaire du pouvoir et un monolithisme politique sans précédent. Tour à tour, la plupart des mouvements politiques du pays, qu'ils soient clandestins ou non, arabes ou non arabes, seront brutalisés.
Lors de la sortie de la Mauritanie de la CEDEAO en 2000, les nationalistes pulaars avaient crié au racisme sans même étudier la question. Sans se préoccuper des avantages et des inconvénients pour la Mauritanie à quitter cette organisation économique, qui n'est en aucun cas une association culturelle de quelques pays noirs.
À chaque fois qu'un sujet national d'actualité est évoqué, les partisans de l'ethnicisme poulo-toucouleur réagissent en diffusant de nombreux discours sur les réseaux sociaux et sur leurs propres sites d'information.
Pendant le Ramadan de 1989, les rues de Nouakchott et Dakar furent prises d'assaut par les nervis de chaque côté, et ce fut le massacre : des peuples frères se tuèrent mutuellement.
La tentative de putsch de 1987 a été fomentée par des militaires pulaars qui n'étaient pas tous d'origine mauritanienne. Avant eux, plusieurs des dirigeants et des militants de la cause noire d'avant l'indépendance étaient des Sénégalais formés à l'école normale William- Ponty de Sebicotane, la fabrique des élites coloniales.
Les nationalistes pulaar, partisans d'une Mauritanie négro-africaine, ont toujours voulu que les Soudaniens soient majoritaires ici, dans le pays des Maures.
En effet, le tract des 19 distribué en 1966 remettait déjà en question l'existence d'une majorité arabo-mauritanienne.
Dans la vie politique, deux concepts sont fréquemment mentionnés car ils sont essentiels pour l’exercice serein du pouvoir ; ce sont les consultations et le dialogue.