L'Afrique, un continent riche en ressources naturelles et humaines, fait face à de nombreux défis dont la crise des Infrastructures.
Ces dernières jouent un rôle majeur dans l'accès à l'éducation, à la santé, et elles sont le socle des activités économiques et commerciales. Cependant, malgré leur importance cruciale, on constate qu’elles se trouvent dans des conditions alarmantes résultant d'une gestion désastreuse exacerbée par la corruption et le manque de transparence.
Un phénomène récurrent et inquiétant dans plusieurs pays africains mine la pérennité des infrastructures. Des routes aux hôpitaux, en passant par les écoles, les montants destinés à la construction, à l'entretien et à la réparation sont souvent détournés par les gestionnaires. Ce fléau est rendu possible grâce à la complicité des structures de contrôle censées surveiller l'utilisation des fonds publics.
Outre la construction et la maintenance, d'autres secteurs essentiels souffrent également de ces malversations. Les moyens destinés à la sécurité et à la formation sont également détournés, laissant les infrastructures sans personnel qualifié pour leur gestion, et les rendant ainsi vulnérables face à des accidents ou à des catastrophes.
La corruption, qui en est la cause, est un problème complexe avec des racines et des manifestations spécifiques. Pour lutter efficacement contre la corruption sur le continent, il est nécessaire d'adopter une approche multifacette. Au cœur de cette démarche, il faut une volonté politique inébranlable pour l'éradiquer, l'encouragement à la participation citoyenne pour dénoncer la corruption (whistleblowing) et l'application de sanctions sévères et dissuasives à l'encontre des contrevenants.
Chez-nous, en Mauritanie, les déclarations récentes du nouveau ministre des Transports et de celui de l'Hydraulique sont préoccupantes. Le premier a indiqué que les entreprises de construction ne respectent ni leurs engagements contractuels, ni les normes en vigueur. Quant au second, il a souligné que l'absence presque totale de la maintenance des installations d'Aftout Essahli, est l'une des causes majeures de la crise d'eau sans précédant qui a frappé Nouakchott.
Cette situation est inquiétante au vu de ses conséquences directes sur la sécurité publique et la longévité des infrastructures.
Cependant, il convient de souligner que toutes ces déclarations font écho à une défaillance systémique s'étendant sur plusieurs décennies. La volonté de transférer sa responsabilité ailleurs ne représente pas, en soi, un palliatif adéquat. Pour résoudre des problématiques de cet ordre, il est essentiel d'adopter une démarche proactive et appropriée.
La réalité poignante se dresse devant nous et nous devons avoir l’audace et la determination de l’affronter.
El hadj SIDi BRAHIM SIDI YAHYA
Ingénieur de Pétrole
Nouakchott le, 13/8/2023