Les options futures pour la Mauritanie se répartissent entre trois voies principales : la première voie consiste en une transformation stratégique mesurée, où l'État réussit à activer une politique étrangère active, des initiatives de médiation audacieuses, des partenariats réfléchis, et un véritable investissement dans les atouts géographiques et culturels.
Ce scénario pourrait amener la Mauritanie à se positionner comme un intermédiaire fiable et un partenaire actif dans les équations régionales, renforçant ainsi sa stabilité et son rôle tout en lui conférant une position de négociation distincte dans la carte de la coopération future.
La deuxième voie est celle du maintien d'une prudente positionnement, sans développer une approche proactive. C'est un scénario qui pourrait préserver un minimum de stabilité et garantir l'évitement des conflits, mais qui maintient la Mauritanie à la marge de l'influence, la rendant vulnérable à être dépassée par des puissances régionales plus dynamiques, ou à être négligée dans les arrangements de coopération à venir, surtout avec la recomposition des plateformes et des alliances.
La troisième voie reste celle de la marginalisation et du repli stratégique, un scénario pessimiste où la Mauritanie devient un acteur non influent dans son environnement, en raison de l'inaction, des préoccupations internes ou de l'absence de vision. Dans ce contexte, l'État perd beaucoup de sa stature, perd des outils d'influence, et devient plus vulnérable aux menaces transnationales, tout en ayant moins de capacité à protéger ses intérêts ou à imposer ses conditions.
Il convient de souligner en conclusion que la construction de l'influence n'est plus un luxe politique ou une question d'élite exercée en marge, mais une nécessité existentielle urgente, surtout dans une région où les équilibres de pouvoir et la répartition des rôles se redéfinissent à un rythme rapide, obligeant les acteurs à affirmer leur présence non seulement par le discours, mais aussi à travers l'influence réelle et la création de sens et de position ; la valeur géopolitique aujourd'hui n'est pas accordée sur la base de la seule symbolique géographique ou historique, mais se dispute par la capacité d'initiative, la formulation des réalités, et l'influence sur les changements plutôt que d'attendre leurs résultats.
Les décideurs mauritaniens doivent comprendre que leur pays, avec ses atouts matériels et humains, et sa crédibilité rare et son impartialité positive dans un espace troublé, possède une opportunité stratégique de se positionner de manière avancée dans la nouvelle équation sahélienne. Cependant, cette opportunité ne se réalise que par la rupture avec la routine de l'hésitation et du repli, et par la libération de la mentalité d'un positionnement préventif en faveur d'une vision ambitieuse qui croit que l'influence ne se contente pas d'attendre mais se construit, et que l'État qui n'initie pas ne sera pas pris en compte, peu importe sa position géographique ou historique.
Centre Awdagust d’études régionales
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