Ce qu’il faut comprendre du rapport de la BCM sur les banques commerciales en Mauritanie - 2025
1. Secteur dual: 3 banques dominent le paysage financier avec 49 % des dépôts (BPM, BMCI, BMI), 5 banques sont intermédiaires, avec une activité relativement stable (SGM, BNM, Attijari, CDD, BAMIS), et les 10 autres sont sous-performantes.
2. Trop de dépôts, peu de crédits: Le secteur présente un ratio crédits/dépôts de 76%, ce qui est inférieur à la moyenne des économies africaines comparables (supérieur à 85%)
3. BPM en tête mais peu transformative
Malgré cette domination, le ratio ratio crédits/dépôts de la BPM reste faible (44,7 %) révélant une sous-intermédiation et une stratégie de faible prise de risque, peu compatible avec le rôle attendu d’une banque leader. Malgré des ressources abondantes, la BPM semble prioriser la captation de liquidités et la sécurisation plutôt que le développement économique. Elle doit évoluer vers un modèle de banque de transformation, au service de l’investissement et de la croissance.
4 BMCI indicateurs solides, rentabilité moyenne
Avec un ratio crédits/dépôts acceptable (70 %), la BMCI montre un effort d’intermédiation plus soutenu que la BPM. Mais sa rentabilité est inférieure malgré des volumes comparables, ce qui peut refléter des charges élevées ou des prêts peu performants.
5 BMI, déséquilibre croissance vs rentabilité
Très agressive sur le crédit(14,8 Mds MRU), BMI affiche un bon taux de transformation (79,5 %) mais une marge bénéficiaire modeste (1,2 Mds). Cela peut indiquer des taux d’intérêt bas, des charges élevées ou, plus grave, une qualité douteuse de son portefeuille de crédits. La BMI doit renforcer ses standards de gouvernance et revoir son équilibre entre croissance rapide et rentabilité saine. Car si les remboursements deviennent incertains ou si le contexte économique se dégrade, elle s’expose à une fragilité financière structurelle.
6. Société Générale, performance remarquable
Avec 1,4 milliards de revenu pour 11,8 Mds de dépôts et 6,6Mds de crédits, SGM est la plus rentable du secteur en proportion, grâce à une gestion disciplinée des risques. Toutefois, pour une banque affiliée à un grand groupe international, sa taille (bilan: 14,8 Mds) reste inférieure à son potentiel. Cela interroge sur sa stratégie d’investissement local et sa volonté d’ancrage à long terme en Mauritanie
7 BNM, une efficacité douteuse
Avec un taux de transformation de 100,8 %, BNM est très engagée sur le crédit. Pourtant, son revenu net est faible (757 M). Prêts non performants élevés? Tarification inadéquate? Taux d’impayés élevés? Manque de diversification? La situation appelle à un audit stratégique
8. Attijari, en retrait vu son potentiel
Malgré des résultats intermédiaires mais stables, une rentabilité correcte et un taux de transformation élevé (84 %), Attijari reste en retrait par rapport à son potentiel, compte tenu de son appartenance à un puissant groupe leader dans plusieurs pays d’#Afrique.
Abdallahi Didi Biha
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