«Gagnez 6 000 euros lors du voyage, et l'Espagne me rembourse le prix du billet retour », c'est ainsi qu'Ely, un marin mauritanien ayant effectué quatre voyages pour transporter des migrants de Nouadhibou aux îles Canaries, décrit son expérience dans une interview d'exclusive avec le journal « El Español ». Il détaille l'organisation des réseaux de migration irrégulière, tout en dévoilant les difficultés et les défis auxquels il a été confronté.
Dans la ville de Nouadhibou, où les vagues de l'océan se mêlent à la poussière du désert, Ely s'exprime avec assurance et sans hésitation. Il avait proposé de réaliser l'entretien sous le couvert de la nuit, mais il s'est excusé de ne pas avoir pu répondre au téléphone à l'heure convenue : « Désolé, je devais sortir en mer, mais cette fois, je ne suis pas en route pour les îles Canaries », a-t-il plaisanté.
En ouvrant une boîte de tabac et en ajustant sa montre automatique, Ely se prépare à parler, malgré ses préoccupations concernant les éventuelles conséquences de ses paroles en Espagne. « Si ce dialogue est lu par un commissaire ou un agent de la police nationale, je suis sûr qu'ils me reconnaîtront », confie-t-il, exprimant ainsi ses craintes.
En se préparant à prendre une photo pour « El Español » qui figurera au début du rapport, il ajoute : « Il vaut mieux que je me couvre bien. Je ne veux pas être emprisonné la prochaine fois».
Ely n'est pas une personne ordinaire ; son nom résonne sur toutes les côtes atlantiques. Dans sa ville natale de Nouadhibou, située au nord de la Mauritanie, à proximité du Sahara occidental, il est reconnu comme le capitaine de bateau ayant transporté le plus grand nombre de migrants vers les îles Canaries. Aucun autre ne parvient à réaliser quatre voyages sans incidents ni pertes humaines.
Pour l'Espagne, Ely est perçu comme un passeur, alors que, du point de vue de la communauté des migrants, il est considéré comme un héros.
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