Biram : Je suis sorti de la rencontre avec Ghazouani sans optimisme concernant l'avenir du dialogue

Biram Dah Abeid, député et président du mouvement IRA, a récemment partagé ses réflexions sur sa rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Au cours de cet échange, plusieurs sujets cruciaux ont été abordés, incluant le dialogue politique, l'héritage humain, l'immigration, et la corruption, ainsi que des questions sensibles comme l'affaire de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et les événements tragiques à Kélibia, survenus après les élections présidentielles précédentes.

Bien que la rencontre ait été qualifiée de cordiale, Biram a exprimé des réserves concernant l'efficacité du dialogue. Il a souligné que les discussions n'avaient pas encore franchi un seuil significatif et que la préparation du dialogue continuait de s'inscrire dans les schémas traditionnels des systèmes en place. Selon lui, cela ne représente pas la véritable volonté de l'opposition ni ne produit des résultats concrets pour le peuple.

Biram a également plaidé en faveur d'une meilleure reconnaissance officielle de l'opposition lors des réunions avec les responsables gouvernementaux. Il a insisté sur l'importance d'établir un cadre pour le dialogue, qui devrait inclure les principales forces politiques, avec des termes préalablement convenus et supervisés par un organe indépendant. Ce dernier devrait garantir l'équilibre entre les parties et s'assurer que tous respectent les résultats des discussions.

Malgré les efforts du président pour engager le dialogue, Biram a fait état d'un fossé persistant entre l'opposition qu'il représente et le régime actuel. Il a quitté la réunion avec peu d'espoir quant à l’avenir de ces échanges, soulignant que, selon les expériences passées, tout dialogue à venir risquerait d'être superficiel et inefficace, assimilé à un « dialogue futile » avec une « opposition de réserve ».

En somme, Biram Dah Abeid appelle à une approche plus sérieuse et respectueuse du dialogue politique en Mauritanie, un processus qu'il considère crucial mais pour lequel il n’a pas d’attentes optimistes à court terme.