Va-t-on dépecer notre identité nationale

Remettre en question les fondements d'un État reviendrait à réveiller le diable avec fureur. Ainsi, nous ne devons pas céder face à la pression nationaliste des pulaars en quête de reconnaissance identitaire.

Ailleurs, en Afrique, ils avaient donné des coups d'épée tous azimuts, mais dans l'eau ; et si l'on examine les constitutions africaines, on constate que le communautarisme ethnique est proscrit à travers tout le continent.

Pourquoi vouloir enfreindre cette règle uniquement à Bilad Chinguitt ?

Est-ce que les Pulaars de Mauritanie sont-ils plus Peuls que les Peuls d’Afrique, ou est-ce que les Maures sont-ils des femmelettes particulièrement lâches pour se laisser dompter par des Foutanké zélés ?

En raison de son arabité, la Mauritanie ne devrait pas constituer une exception, où toutes les langues nationales seraient reconnues comme officielles.

Logiquement, si la langue française est acceptée comme un élément fédérateur par les Wolofs, les Soninkés et les Peuls, pourquoi l'arabe serait-il un frein à la cohésionnationale ?  

Les nationalistes poulo-toucouleurs vont affirmer que la langue arabe est utilisée pour les arabiser et les dominer.

Que veulent-ils alors ?

Continuer à se former et à éduquer leurs enfants en français, à obtenir un salaire dans une administration publique francophone, et enfin à officialiser leur langue pour leur fierté ethnique.

C'est ce qu'on appelle vivre ensemble, mais chambre à part.

Il serait donc vain de vouloir devancer les pays d'Afrique sur ce terrain. Ce serait une vantardise puérile, présentant tous les risques de dérapage que les autres cherchent à éviter.

Peu importe la situation, cela ne changera en rien la perception des panafricanistes de notre pays, qu'ils voient toujours comme une continuation du système de l'apartheid. 

En conclusion, il ne s'agit pas d'un problème noir-mauritanien, mais plutôt d'une ambition nationaliste peule et toucouleure démesurée.

C'est en raison de cette hypertrophie de l'ego ethnique que les Sénégalais ont choisi de voter massivement contre le candidat Peul lors de la dernière élection présidentielle.

Ely Ould Sneiba

Le 22 février 2025

 

سبت, 22/02/2025 - 10:45