Si jamais on décidait un jour de négrifier à outrance Bilad Chinguit en imposant la langue peule, il serait plus intelligent de suivre la sagesse des nationalistes pulaars modérés envers l'enseignement et l'officialisation de la langue arabe. Il vaut mieux donc utiliser la formule alambiquée consistant à dire '’nous n'avons rien contre le pulaar'’, sans se préoccuper de l'acquérir et de l'employer. En privilégiant surtout la confusion linguistique. Cette position doit demeurer inchangée pendant une éternité, en attendant un dialogue national inclusif.
Dialoguer, pourquoi faire ?
Et pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Une fois les joutes oratoires ethniques terminées. Il serait convenu que la Mauritanie cesse d'être considérée comme un pays arabe, mais plutôt comme un État multinational, surtout Peul et arabe, plus libanisé que le Liban, désintégré comme les Balkans. En d'autres termes, mettre en place une solution à quatre micro-États confédérés : trois pour les Négro-Mauritaniens et un pour les Arabo-Mauritaniens.
Intéressant ! Par la suite, les Maures, prétendument ultra minoritaires, devraient céder les commandes aux Harratines qui, selon les FLAM sont des Négro-Africains arabisés pour le moment. La récente visite du leader d'IRA en RDC, qui a été marquée par le panafricanisme, en est un bon exemple.
Ce serait une négrification outrancière, n'est-ce pas ?
Malheureusement, à l'époque des indépendances, le Président tunisien, Habib Bourguiba, n'avait rien compris. Il ne comprenait pas que le pays des Maures devait être indépendant des Arabes avant de pouvoir le balkaniser.
Il ne s'agit pas ici de fiction, ni d'un ‘’orwellisme’’ imprudent, car le communautarisme ethnique congénital persiste et les divers segments de la société mauritanienne se jettent un regard noir. Oui, noir !
Comme quoi, la puissance coloniale voyait plus loin que les élites africaines postindépendance : une fois que je serai partie, vous aurez du pain sur la planche en vous posant la question identitaire, le Merkava anti-cohésion nationale.
Ely Ould Sneiba
Le 04 février 2025