L'enseignement supérieur et la recherche scientifique jouent un rôle de premier plan dans le développement global de la société, en raison des grandes contributions qu'ils apportent à l'amélioration de la situation de nombreux peuples. Dans ce contexte, on sait que le mouvement de développement sociétal d’une nation est tributaire de son progrès scientifique. Par conséquent, l'université est une plate-forme pour la science, la connaissance et la pensée, et en même temps elle constitue le fondement de la renaissance de la société, de sa construction et de son développement présent et futur.
Le nouveau mandat du président de l'Université de Nouakchott Al Aasriya intervient cinq ans après que le ministère de tutelle de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a lancé un ensemble de réformes structurantes du secteur, ayant ciblé plusieurs domaines, tels que le cadre institutionnel et juridique, l’offre de formation et ses processus, la gouvernance et le leadership, le suivi et l'évaluation, la recherche scientifique et l'assurance qualité, le partenariat avec l'environnement économique et social, la vie universitaire, le numérique, la coopération internationale, les interactions culturelles et les échanges d'étudiants, ... et d'autres mesures nécessaires pour faire progresser l'enseignement universitaire en général.
Afin de poursuivre ces réformes et de corriger les lacunes constatées au cours du mandat précédent, le nouveau Président de l'université doit se concentrer sur les points suivants:
- Suivre le processus de mise en place d'un système d'assurance qualité et d'accréditation au niveau des différents facultés et instituts affiliés à l'université. Dans ce domaine, nous proposons la création de départements ou de structures chargés de cette tâche au niveau des institutions, pour œuvrer à développer l'ingénierie pédagogique et la fiabilité des certifications, ainsi qu’à modifier les offres de formation en cas de besoin,
- Élaborer des plans exécutifs dans le but de développer les compétences du personnel académique en généralisant la formation continue et en améliorant les expériences,
- Améliorer le niveau de formation des responsables administratifs à l'université,
- Promouvoir la recherche scientifique en augmentant ses budgets et en renforçant la coordination entre les composantes des écoles doctorales et des laboratoires de recherche au niveau de Facultés, ce qui permet l’émergence d'une école de pensée aux traditions scientifiques sur laquelle la recherche peut s'appuyer dans le traitement des problèmes du pays,
- Entreprendre la nécessaire coordination avec l'Agence nationale de promotion de la recherche scientifique afin de définir un programme de priorités pour un lancement véritable de l’orientation de recherche scientifique universitaire au service du développement économique et social du pays,
- Adopter une politique de l’économie de la connaissance en activant le rôle des facultés et instituts dans la diffusion d'une culture de la connaissance dans la société à travers le développement de l'édition (thèses, revues périodiques et recherches spécialisées ... etc.),
- Renforcer le partenariat entre l'université et les différents acteurs de l'environnement économique et social, tels que: La Fédération générale des employeurs mauritaniens, la Chambre industrielle et commerciale, la Chambre agricole, les grandes institutions industrielles du pays et autres organismes de services et entreprises exploitantes ...),
- Développer la formation professionnelle en multipliant les structures et en créant une base de données sur les compétences professionnelles dans le secteur privé pouvant interférer dans le cadre de la formation des étudiants de ces structures et en créant les partenariats nécessaires pour soutenir les formations étudiantes,
- Revaloriser les diplômes de master et de doctorat au niveau du marché de l'emploi en mettant l'accent sur la qualité et non sur la quantité, et en évitant la complaisance dans l'approbation de l'admission des étudiants aux études de troisième cycle,
- Adoption d'une nouvelle politique de suivi de l'intégration des diplômés au niveau du marché du travail, qui permet de tester l'efficacité des acquis de l'enseignement universitaire et contribue à corriger et orienter les parcours de formation pour leur compatibilité avec les exigences de développement du pays. Dans ce contexte, nous recommandons la création de l'Observatoire universitaire en tant que structure autonome au niveau de l'administration universitaire, pour suivre l'intégration des diplômés,
- Développer et activer des processus de partenariat avec des universités africaines, arabes et internationales dans le but de développer l'interaction culturelle, d'augmenter les échanges d'étudiants et de professeurs, et de réaliser des projets communs dans le domaine de la recherche scientifique,
- Assurer une meilleure utilisation des technologies de l'information pour améliorer régulièrement la performance des ressources humaines,
- Mettre en œuvre une politique de communication de proximité efficace avec tous et renforcer la confiance entre l’administration de l’université, les professeurs, les étudiants, les travailleurs et avec tous les partenaires extérieurs nationaux et internationaux,
- Développer la bonne gouvernance en érigeant le concept de l'université comme centre d’initiative, en prenant les mesures nécessaires pour améliorer l'efficacité interne et externe, en poursuivant la gestion efficiente des ressources et en créant un pôle spécial d'expertise et de conseil universitaire, qui permet la mobilisation de ressources supplémentaires pour soutenir le budget général de l'université,
- Vulgariser la culture de l'évaluation pour inclure toutes les parties du processus éducatif, en commençant par les étudiants et les enseignants, en passant par les équipes de supervision pédagogique et administrative, et en terminant par la direction du système éducatif universitaire.
L'essentiel est que pour suivre le rythme de développement qui a lieu aujourd'hui dans le monde, qui est passé de l'économie industrielle où l'accent est mis sur les produits à celle de la connaissance, liée aux services et à l'expérience, il est nécessaire pour nous d’opérer la métamorphose nécessaire dans le domaine de l'enseignement universitaire afin de répondre aux besoins de développement du pays, sur lequel le président de la République Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a beaucoup insisté dans son programme « Taahoudaty ».
Le pari sur la poursuite des réformes de notre système d'enseignement universitaire reste un objectif indispensable pour hisser notre société au niveau où elle se considère comme l'instrument qui nourrit l'esprit de citoyenneté, promeut la cohésion sociale et réalise l'unité nationale que nous recherchons tous.
Mohamed Radhy Sadvena
Professeur à l'université de Nouakchott Al Aasriya
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