Si un mot d'ordre a été amplement et durablement bien suivi en Mauritanie, c'est certainement celui exprimé par le groupe des 19 qui a initié le refus systématique de l'enseignement de l'arabe à l'école de la République. Ce leitmotiv disait : "La langue arabe ne nous sera jamais imposée. Et les Négro-ethnicistes étaient fermes dans leur détermination. C’est clair.
En retour, ne serait-il pas légitime que les Arabo-Mauritaniens s'opposent à l'introduction du pulaar dans l'enseignement demain ?
C'est d'autant plus pertinent que les partisans de l'enseignement des langues africaines ne cachent pas leur ignorance volontaire de la langue officielle de l'État, à savoir l'arabe.
Et si on rendait ces langues officielles de façon exceptionnelle par rapport aux autres nations africaines qui n'osent pas le faire ?
Rien ne changera, car un refus interminable ne peut que provoquer du blocage et de l'incompréhension. Cela sous-entend que les Arabo-Mauritaniens vont refuser le pulaar en raison de la réciprocité.
Donc, si vous apprenez nos langues, nous apprendrons la vôtre, ce n'est pas une solution.
Pour faire face à la pluralité ethnique, les Sénégalais ont adopté la solution suivante : une seule langue de communication, le wolof, et une seule langue officielle, le français.
Affirmer que la Mauritanie fera une exception en raison des revendications des partis révolutionnaires est totalement absurde. La radicalité est facile.
Donc, il faut prévoir une réaction hostile contre l'enseignement et l'officialisation du pular, soutenue par des partis arabes tout aussi révolutionnaires et radicaux. C’est de bonne guerre, non ?
Pour sortir de cette impasse, il est indispensable d'admettre le principe selon lequel l'unité est basée sur une seule langue, pas sur quatre.
Si le pluralisme linguistique officiel était bon, les Américains, les Chinois, les Russes, les Britanniques, les Français, tous les pays de la planète l'auraient mis en place, mais non, ce n'est pas le cas.
Ely Ould Sneiba