Des informations parues dans les réseaux sociaux font état d’une importante délégation du Ministère algérien de l’Energie devant séjourner en Mauritanie. Ces informations ont été confirmées par l’ambassade d’Algérie à Nouakchott.
Le séjour de cette délégation concernerait la signature d’une Convention d’approvisionnement de produits pétroliers entre la Mauritanie et l’Algérie.
On ne peut que se féliciter de la coopération riche et variée qu’entretient la Mauritanie avec l’Algérie, un pays frère et ami qui, faut-il le rappeler, au moment de la création de notre monnaie nationale, n’a pas hésité à nous apporter un soutien inestimable.
Aussi, la Mauritanie – et surtout feu le Président Mokhtar Ould Daddah – avait déployé beaucoup d’efforts, en particulier sur le plan diplomatique, pour amener plusieurs pays africains (comme le Nigeria) à nouer des relations diplomatiques avec l’Algérie que d’aucuns considéraient comme un Etat socialiste, voire même communiste.
En dépit des hauts qui ont jalonné les relations entre la Mauritanie et l’Algérie, force est de constater tout de même que, comme en général entre des pays voisins et frères, il y a eu aussi des bas. Cela a été le cas quand, après le refus du Président Daddah de renier les accords avec le Maroc sur le Sahara, l’Algérie, du jour au lendemain, avait rapatrié tous les étudiants mauritaniens qui poursuivaient leurs études sur son sol.
Il s’agit, ici, de rappeler que les relations entre pays voisins, quelle que soit leur solidité, n’en épousent pas moins les courbes fluctuantes de la conjoncture.
A ce titre, et dans un monde où l’énergie conditionne la vie, le développement et la marche des Etats, une dépendance totale d’un pays à l’égard d’un voisin, dans un domaine aussi vital, est sujet à des risques aussi bien sérieux que multiples.
Dans le cas de la Mauritanie, certes on peut estimer que la signature d’une Convention pour la fourniture de produits pétroliers est bénéfique, mais l’arbre du voisinage ne devrait en aucun cas cacher la forêt des difficultés qu’une telle dépendance énergétique portant sur un produit aussi stratégique pourrait engendrer.
A cela s’ajoute le problème du Sahara qui, tant qu’il n’a pas encore trouvé une solution définitive acceptée par tous, continuera d’être un handicap pour la stabilité de la région.
En considération des éléments ci-dessus – qui ne sont ni exhaustifs ni limitatifs – il nous semble que, pour éviter demain toute surprise, la signature d’une Convention d’approvisionnement de la Mauritanie en produits pétroliers par l’Algérie n’est pas la meilleure solution de par la situation de dépendance qu’elle crée.
En conclusion, nous estimons qu’il est plus bénéfique et plus sûr pour la Mauritanie de continuer à privilégier son approvisionnement en produits pétroliers par des sociétés étrangères ayant les moyens et l’expérience requis, et bénéficiant de garanties d’institutions bancaires.
Les relations contractuelles commerciales se doivent, avant tout, d’être à l’abri des considérations subjectives qui convoquent l’amitié ou le voisinage.