Dans ses nouveaux habits d’opposant ‘’persécuté’’, Aziz allait attaquer directement les adeptes du fameux principe de ‘’référence’’ de l’UPR arboré par des ‘’gens qui n’ont rien à avoir avec le parti’’. Une manière très directe d’accuser des ‘’ennemis de la Nation’’ de vouloir ‘’usurper’’ l’UPR. ‘’Il n’est pas admissible que certaines personnalités extérieures soient membres du parti, au moment où, en ma qualité de membre fondateur et porteur de la carte d’adhérent n°001, je suis considéré étranger à cette formation » explique-t-il.
L’amertume parait plus grande chez l’ancien président quand il découvre que les adeptes du référent ‘’sont ceux la même qui criaient pour qu’il fasse un troisième mandat…’’ Et qui aujourd’hui poussent Ghazouani à être le référent du parti, ‘’ce qui est contraire à la constitution et aux lois…
Par rapport à son ingérence aux affaires de l’UPR et son retour de l’étranger, Aziz soutient ‘’ mon retour au pays est motivé par mes craintes pour l’avenir de la démocratie’’. Est-ce une allusion à une éventuelle intervention militaire afin d’arracher le pouvoir comme il l’a déjà faite en 2008 contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi ? Non précise-t-il en souriant !
Il est loin en effet le bon vieux temps où cet homme contrôlait tous les leviers du pouvoir dans le pays : l’armée, le parlement et le parti-état. Aujourd’hui, ses instruments du pouvoir ont changé de main ou même de camp, tant Le président Ghazouani ne semble point être le prolongement du pouvoir de Aziz. Et s’est lui qi désormais contrôle tout est décidé à ne laisser aucune à son prédécesseur qui ne voulait, lui, rien lâcher. Ou au moins conserver une main mise sur les affaires du pays.
Dans sa conférence de presse a dit pourtant : ‘’mon objectif à travers l’exercice de la politique n’est pas de revenir au pouvoir, mais bien au contraire, c’est d’enraciner la pratique démocratique’’. Qui le croit ? Pas vraiment un grand monde, tant il est perçu par une bonne partie de l’opinion comme un empêcheur de tourner en rond. Et même une pour la démocratie. A-t-il réussi à travers son nouveau positionnement de rétablir une image positive de lui auprès de l’opinion…
Baroud d’honneur ?
Revenu au pays depuis un peu plus d’un mois, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui s’était précipité à présider une réunion de la commission provisoire de l’UPR, ne s’est jamaisprononcé publiquement contre les nombreuses initiatives, en grande partie inspirées par le pouvoir, contre sa démarche perçue là-haut comme une volonté manifeste d’empiéter sur les prérogatives et compétences du président Ghazouani. Qu’a-t-il gagné de sa sortie médiatique ? Ou plutôt devrait-on dire qu’est-ce qu’il a perdu ?
Lors de son point de presse, Aziz n’a fait aucune révélation. Il a tout juste fustigé l’approche préconisée par ceux qui veulent effacer ses traces au pouvoir. Mais il a montré qu’il n’est plus ami de Ghazouani, c'est-à-dire qu’il ne détient plus aucune portion du pouvoir et, par conséquent, il a donné une réponse ‘’gratuite’’ à ceux qui doutent encore sur où se situe le pouvoir : chez lui ou chez Ghazouani ?
Sa conférence de presse a plus servi le pouvoir que lui qui devient de facto un opposant au pouvoir. Une position qui n’est pas, politiquement, chez nous. Et il n’est même pas sûr que lui, et ses deux compagnons de l’autre soir (Seyidna Aly et Boydjel), y resteraient longtemps tant elle est inconfortable et requiert trop de sacrifice qu’il leur serait difficile à consentir.
Alors Aziz n’a-t-il pas provoqué sa mort politique ? Tout porte à le croire…