Historiquemrnt et géographiquement la Mauritanie et le Mali sont humainement et économiquement complémentaires et solidement liés par une interdépendence multiforme pour ne pas dire, ayant un destin commun comme deux jumeaux siamois , á telle enseigne que, de pouvoir les désigner ainsi :
( La Maurit-ali) ou (le Mal-itanie ).
Les admirateurs de notre pays comme ses détracteurs parlent souvent , non sans raisons , de l'exception Mauritanienne dans la Sous-region .
Certains , même, avancent mystiquement une possible "BARAKA" !
Mais cette chimérique "BARAKA" semble , fort heureusement , être partagée , en ces temps , aussi par le voisin Malien et ce peut être , pour avoir , ensemble , puisé des mêmes sources morales et ésotériques , communement partagées .
Le Mali d'aujourd'hui se déclarant légitemmnt d'un héritage glorieux car il fut le berceau de grands Empires et aussi le dépositaire de civilisations légendaires , demeure toujours étrangement un Etat impressionnant et influent .
Éternuant , en ce temps , on le voit épandre la grippe tous azimuts.
Certes, c'est un pays enclavé ou disons plus exactement n'ayant pas un accés á la mer mais il demeure un pays pont et une charniére .
Il est apte á jouer , á la fois , le rôle du ferment comme celui du détonnateur.
Les mésures de " blocus" , sans précedent , imposées récemment par la CEDEAO de pair avec l'UEMOA , á l'encontre du Mali semblent être une enterprise hardie qui n'a pas bien tenu compte du poids physique et géopolitique de cet Etat Central dans la sous région . Aussi il dénote d'un empressement risqué pour ne pas dire un déficit cruel de bonne lecture de la carte et du moment.
A titre d'exemple , á BAMAKO comme á KONAKRY deux régimes que beaucoup unit , ont joué pleinement et habilement la carte de la Solidarité recusant le sort du " taurau blanc" , selon la légende.
Cette solidarité agissante n'a pas seulement , en partie , mis en echec l'effet escompté du
" blocus" mais elle est susceptible de se retourner négativement sur l'organisation sous régionale elle même ; qui en s'entêtant à l"avenir chose improbable , pour l'escalade avec le duo (Mali-Guinee, s'étendant de la frontière Algerienne jusqu'á l'Atlantique) , elle risquera de se retrouver dans une posture de scission : 4 Etats d'un coté et le reste des Etats de l'autre, sans continuité géographique et ce dans l'hypothése extrême, où ces deux Etats fermeraient leurs frontières ou se retireraient de la CEDEAO .
Qui fermera alors sur l'autre ?
Pire, la dernière évolution au BURKINA ne fait qu'enfoncer le clou car ce pays est non seulement le siége de l'UEMOA mais fait davantage étendre ce "rideau kaki" ( ou sorte de muraille bariolée) , qui - en valeur absolue et toutes proportions gardées - désormais on le voit , presque, se dresser de la Mer rouge (Soudan) jusqu'á l"Atlantique (Guinée).
Ceci s'explique au moins pour l'Ouest Africain par une double conjonction d'effets exogénes qu'endogénes :
- Les puissances étrangéres traditionelles en perte de vitesse , dans un Monde en pleine mutation , tardent á comprendre que le temps "du beurre et de l'argent du beurre " est révolu surtout en présence de l'offre de celles se contentant du prix du beurre uniquement ;
- Les democraties Africaines, rampantes , fragiles et parfois corrompues ne sont pas á même d'opposer une parade appropriée au défi Djihadiste .
Les jeunes colonels qui dirigent , sur le terrain , le combat au risque de leurs vies , se sentent souvent dans l'absurdité car ils se voient tenaillés par l'enemmi de devant
" Djihadiste" et l'arriére politique démobilisé et plus occupé par ses petits calculs et querelles .
Etrangement pour certains , il semble que pour sortir de l'impasse, il vaut mieux s'occuper de l'inertie de de "l'ami / adversaire " plus proche , dans le capitale !!
Cette logique est paradoxalement identique á celle de l'adversaire car certains courants djihadistes croient que combattre prioritairement le "mauvais musulman /hypocrite " , ennemi immédiat , passe avant la lutte contre le mécréant declaré, ennemi lointain.
Cette nouvelle flambée en Afrique pose probléme á tout le monde.
S'agira- t- il d'un ordre Africain nouveau , porteur d'opportunités ou seulement de regrettables reculs ? autrement dit , et pour se fier aux symboles de notre culture Africaine : Le serpent change-t- il de peau ou , au contraire , il se mord la queue?
En tous cas , l'élan des sanctions CEDAO est brisé , la situation se retourne et même la peur change de camp.
Fin