Fatimetou El Moctar Salem, cadre en Finances et Comptabilité, ancienne élue locale de Teyarett et conseillère du candidat-président (présidentielle 24)
Aqlame: Vous avez certainement suivi avec intérêt la déclaration de politique générale du premier ministre devant le parlement, ce 4 septembre 2024. En tant que jeune cadre de ce pays, quelle perspective offre-t-elle au pays et à sa jeunesse ?
Fatimetou Moctar Salem : La Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (DPGG) présentée conformément aux dispositions de l’article 42 de la Constitution par le Premier Ministre Mokhtar Djay hier, le 4 Septembre est un événement politique majeur.
L’exercice a consisté à décliner un diagnostic général de l’état des lieux du Pays de façon exhaustive ainsi que le Programme détaillé de l’action du Gouvernement pendant le mandat qui vient de débuter.
La prestation du Premier Ministre a été excellente et dénote d’une connaissance parfaite de la situation et d’une vision claire des objectifs, en harmonie avec le Programme «Mon ambition pour la Patrie « du Président de la République Mohamed Cheikh El Ghazouani. Cette déclaration a reçu un accueil favorable au sein de l’élite et notamment chez les jeunes.
L’identification des obstacles au développement et des solutions ambitieuses mais réalistes pour les déverrouiller a été pertinente.
C’est un véritable chantier de réformes structurelles et de Grands projets qui sont de nature à booster la croissance économique et la création de dizaines et même de centaines de milliers d’emplois.
Le volet relatif à la jeunesse est en particulier et à son autonomisation répond aux soucis et besoins prioritaires avec des solutions réalisables à court et moyens terme notamment, le couple formation / emploi, le financement de projets ainsi que les structures et espaces pour les activités sportives et divertissement.
Cette DPGG est une véritable rupture dans la méthode et dans l’engagement résolu de lutter contre la mauvaise gouvernance et la corruption.
Elle ouvre des perspectives nouvelles et crée un espoir réel perceptible dans les interactions et commentaires sur les réseaux sociaux et dans les discussions.
-Comme la jeune cadre que vous êtes, a-t-elle accueilli les premières orientations du président de la République et les instructions et mesures prises par le Premier ministre Moctar Diay, après la formation du nouveau gouvernement ?
Le Président de la République S.E Mr Mohamed Cheïkh El Ghazouani été réélu à la Magistrature Suprême avec un score plus qu’honorable de 56,12% améliorant de 4% son score lors de sa première élection en 2019.
Il a été élu sur un programme “ Mon ambition pour la Patrie “ qui a convaincu et donc attiré beaucoup d’électeurs de divers horizons représentatifs de tout le spectre politique.
Ce Programme reflète une vision stratégique ambitieuse, réaliste et méthodiquement expliquée dans ses principaux axes.
Il lui faudra, pour une réelle mise en œuvre, le choix de Personnalités Gouvernementales qui allie l’ouverture politique, l’expérience de leadership, et l’expertise technocratique. Ces soucis ont été pris en compte de façon minutieuse dans la composition de l’actuelle équipe gouvernementale qui traduit globalement une réelle volonté de réussite.
Le Coordinateur de l’action gouvernementale, SE le Premier Ministre Mokhtar Djay a un profil compatible avec les objectifs centraux ; il a dirigé avec succès la Direction centrale la plus prestigieuse et la plus compliquée de l’Administration (La Direction Générale des Impôts), le Ministère non moins prestigieux et transversal de l’Economie et des Finances et enfin la plus Grande Entreprise mauritanienne, la SNIM fleuron de l’industrie extractive. C’est aussi une Personnalité Politique centrale au sein du Parti El INSAF dont il est membre du Bureau Exécutif.
Il faut aussi rappeler qu’il s’est fortement impliqué dans les dernières campagnes politiques avec la victoire quasi générale lors des dernières élections parlementaires et locales à Nouakchott.
Pour toutes ces raisons, je considère que le dispositif de pilotage et les orientations et directives générales vont dans le sens des objectifs assignés.
Le président de la République avait décidé de dédier son mandat à la jeunesse. Quelle appréciation vous faites de la présence des jeunes dans le gouvernement ?
À l’occasion de son discours d’investiture, de celle de la remise de la lettre de mission du Premier Ministre et enfin de la première réunion du Gouvernement le ton et l’orientation ont été donnés par le Président de la République : bonne gouvernance, lutte contre la gabegie programmation rigoureuse des réalisations etc.
La nomination du Premier Ministre Mokhtar Djay n’a pas été une grande surprise à cause de son profil qui correspond aux exigences du Programme Présidentiel qui requiert compétence, intégrité et engagement.
Ce programme qui sera réalisé au cours d’un mandat appelé mandat de la jeunesse consistera pour une part non- négligeable à assurer l’autonomisation de la jeunesse en agissant sur les leviers appropriés: éducation, formation professionnelle, financement de projets, auto- emploi etc.
Le Premier Ministre Mokhtar Djay, à la tête du Gouvernement qui a été formé, est tout à fait capable d’impulser à l’action gouvernementale une dynamique de réussite malgré les nombreuses contraintes, en un mot, la complexité de la tâche.
Dès sa prise de service, il a entamé un calendrier de réunions sectorielles dédiées aux questions dont le traitement relève de l’urgence qui consiste à opérer un diagnostic exhaustif, des pistes de solutions assorti d’un délai de 100 jours pour leur mise en œuvre
Des sujets brûlants comme les prix à la consommation de certains produits de grande consommation, la rentrée scolaire, la mobilité urbaine , la commande publique, les services d’eau, d’électricité et de communication ,la formation professionnelle, parmi d’autres ont fait l’objet d’un examen attentif et d’orientations normatives fermes.
Le Département en charge de la jeunesse et de l’Autonomisation engage une ouverture tous azimuts sur des compartiments dynamiques de la jeunesse afin de recueillir les avis, attentes et contributions écrites afin d’améliorer et d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale de la jeunesse.
Pour toutes ces raisons cette approche et le dispositif mis en œuvre ont été favorablement accueillis et ont suscité un espoir réel dans les milieux de jeunes et en général parmi les élites du Pays.
Quels sont les principales préoccupations des jeunes mauritaniens dont une grande partie lorgne du côté de l’étranger?
Le 2ème mandat du Président Mohamed Cheikh El Ghazouani est placé sous le signe de la jeunesse dont il porte le nom.
Il convient de noter que l’un des axes principaux du Programme « Mon ambition pour la patrie » lui est consacré.
La Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (DPGG), qui décline ce Programme en Politiques Publiques sectorielles, fait la part belle à l’autonomisation de la jeunesse et aux interventions associées.
La participation de la jeunesse à la formulation et à la mise en œuvre de ces
Mécanismes, a été annoncée solennellement.
La nomination de jeunes cadres à des postes importants au sein du Gouvernement et de la haute Fonction publique en nombre important est remarquable.
Pour un début de mandat ce positionnement de la jeunesse est encourageant et annonciateur d’une implication plus significative.
Je suis, pour ma part, satisfaite de cette nouvelle donne politique qui insufflera dynamisme et innovation dans les structures étatiques.
La jeunesse, de part le monde, et surtout dans les Pays où elle constitue la très grande majorité de la population, est confrontée à de multiples problèmes d’éducation, de formation professionnelle, d’emploi, de structures sportives et de divertissement.
Elle est structurellement en situation de précarité et d’incertitude sur l’avenir.
• les attentes portent sur les solutions réelles et pérennes à ces problèmes et prioritairement à la formation, à l’emploi et au financement d’activités et de projets d’auto-emploi.
• Les espaces multimédias et les infrastructures sportives constituent une demande de l’ensemble des jeunes.
•La jeunesse souhaite pour ce faire être présente dans les centres de décision et être associée aux décisions qui détermineront son statut, ses conditions de vie et son avenir.
-Les femmes ont vu leur situation évoluer les dernières années. Sont-elles satisfaites de leur place dans les différentes les instances de décision du pays?
La participation politique de la femme est un enjeu important pour la communauté internationale qui en a fait un objectif vital parmi les Objectifs de Développement Durable (ODD ex OMD).C’est aussi une revendication récurrente chez les élites politiques féminines.
La Direction du Pari INSAF, à travers le choix de Candidates femmes en nombre important et surtout à travers une campagne électorale de proximité où tout le monde s’est investi a beaucoup contribué à l’amélioration historique ,de la représentation des femmes au sein de l’assemblée nationale ( c’est le critère retenu par l’ONU pour juger la participation politique)qui est passée de 19 à 23, 29% des députés.
Ce résultat a été très bien accueilli par les Partis politiques, par les Femmes elles mêmes qui ont considéré qu’il s’agissait d’une évolution importante.
L’éradication de la gabegie est un gros challenge pour le gouvernement. Des instructions ont été données par le président de la République pour réussir le combat. Avez-vous le sentiment que l’opinion publique mauritanienne adhère bien à ce
La lutte contre la corruption et la gabegie de façon générale constitue l’un des 2 objectifs principaux du Programme Présidentiel.
La DPGG en fait un axe structurant de l’action gouvernementale.
Cela se traduit par une volonté claire et sans précédent d’engager un combat contre ces pratiques qu’elle qualifie d’exclusives du Développement.
Ce volet du Programme du Président inscrit comme composante centrale de la Politique du Gouvernement est de nature à satisfaire les segments politiquement éveillés au sein de la société.
C’est un pas important de franchi concernant un défi stratégique endémique dans notre région et dévastateur dans notre pays.
Le parti INSAF a élu son nouveau président, il y a quelques semaines. Que représente cet évènement pour le parti ? Quels sont les enjeux futurs du parti ? on parle de journées de réflexions et éventuellement d’une campagne de réimplantation?
INSAF a tenu un congrès marqué par l’arrivée d’un membre de son Bureau exécutif à la Présidence du Parti.
M. Sid’Ahmed Mohamed est une Personnalité du sérail politique : il vient du Gouvernement où il était Ministre et il a été le Directeur National de la campagne du Candidat - Président, poste de confiance s’il en est.
Il s’agit d’une Personnalité Politique connue et appréciée de tous.
Il a contribué de façon significative à la réussite de la dernière campagne de l’élection présidentielle dont le résultat a été excellent.
Il succède au président Melaïnine Eyih, appelé au gouvernement pour occuper un portefeuille stratégique et qui a dirigé le Parti pendant une période cruciale (élections générales, dialogue politique),avec un succès reconnu par tous les militants et cadres du Parti et par les acteurs politiques nationaux.
C’était une Personnalité consensuelle, compétente et courtoise.
Le Parti devrait avoir pour priorité la campagne d’adhésion préparatoire de son 3e Congrès ordinaire à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine, conformément à ses statuts et règlement intérieur, en plus de son activité politique habituelle de réunions thématiques et d’actions de soutien à l’action du Gouvernement
Le président de la République a proposé la tenue d’un dialogue politique inclusif. Quel est le sens de cette proposition alors que son parti dispose d’une majorité confortable pour gouverner et qu’il n’y a pas de crise politique dans le pays ?
Le Dialogue Politique inclusif constitue l’un des paradigmes de la vision du Président auquel il est fermement attaché indépendamment du rapport des forces politique. Il fait partie des objectifs majeurs du mandat.
Le Premier Ministre dans la DPGG l’a largement expliqué et en a tracé les contours.
Le Pays en a réellement besoin, le Gouvernement y est disposé ; il reste à le préparer méthodiquement afin d’éviter les écueils inhérents à ce type de processus complexes.