La bataille loin d’être gagnée pour le nouveau président mohamed Ghazouani ne fait que commencer.
Après les passe-d’armes entre les deux anciens amis sur fond de contrôle du parti de la majorité présidentielle, l’upr est tombé dans l’escarcelle du nouvel homme fort du pays à la faveur du deuxième congrès ordinaire du parti. Même dans sa configuration actuelle l’upr a du pain sur la planche.
Investi de nouveaux dinosaures et d’une masse de nomades politiques venant de tous les campements de toutes les fragmentations de l’opposition, ou non, des sans identités avérées, des soutiens composites, de tourneurs et « retourneurs » de boubous et de « sérouals », de « melehfas » et de robes, le parti s’est gonflé comme un gros ballon d’éxpédition dans l’espace.
Tout ce monde est venu pour quelque chose. Pour faire allégeance au successeur de mohamed ould Abdel Aziz lâché piteusement comme un roi fou ayant perdu son trône. Face à cette avalanche d’entrées dans la grande cour de l’upr l’accueil sera bien fastidieux.
Ghazouani sera plus que jamais confronté à des choix douloureux dans la redistribution des dividendes politiques de sa campagne. Ses hommes de main d’abord dont il doit s’entourer de meilleurs soins. Les reconvertis de « la bataille de 7 jours », qui a éjecté Aziz hors du champ « upériste ». Une nouvelle bataille dite des équilibres régionaux tribalo- communautaristes est engagée.
Impossible pour un président de se passer de ces vieilles pratiques érigées en mode de gouvernance administrative et politique. En clair les nominations se feront sur des bases subjectives à l’aune des transactions politiques. À défaut de reconduire les anciens chasseurs de primes, faudrait-il libérer la place aux jeunes loups qui ne disposeraient pas de la hauteur leur permettant de changer le paradigme socio- politique.
En s’inscrivant sur la ligne de continuité traditionnelle qui détermine les choix, Ghazouani sera un chef qui gouverne pour sa majorité au détriment des énergies compétentes hors système.
Si tel est le cas la rupture tant souhaitée n’aura pas lieu. Dès lors le nouveau dirigeant du pays a besoin d’adopter un style plus en phase avec les valeurs d’une démocratie qui fait bouger les lignes pour s’affranchir des règles de la subordination de l’appareil-Etat au parti de la majorité présidentielle et partant à toutes les institutions de la République.
Dès lors la Mauritanie ne sortirait pas de la quadrature du cercle. Pour basculer inévitablement dans le cycle infernal de l’éternel recommencement.