Diverses sources concordantes dont des vidéos ont indiqué que les portraits de l’ancien président qui trônaient encore aux côtés du nouveau président ont été décrochés de tous les sièges officiels du parti UPR. Cette décision, qui intervient au lendemain de la conférence d’Ould Abdel Aziz sonne comme une espèce de « déazization » du parti. Seul Ghazwani y règne désormais. On se rappelle qu’en pleine campagne électorale pour la présidentielle, les photos d’Ould Abdel Aziz se disputaient les meetings et le sièges du parti et du candidat, alors même que Ghazwani avait refusé, comme on le sait, le parrainage du principal parti de la majorité présidentielle. Terminée aujourd’hui la cohabitation des portraits et probablement des cœurs dans les sièges de l’UPR. Est-ce une instruction du palais ou simple mesure de la commission de supervision du congrès du parti ou d’autres zélés ?
En effet, dans sa conférence de presse, tenue le 19 décembre, l’ancien président a dénoncé une espèce d’OPA de son successeur sur l’UPR ; le faisant, le pouvoir tord le coup au texte fondamental et viole même la Constitution parce qu’un président de la République ne peut en aucun cas constituer une référence du parti ou le présider, c’est inacceptable, tonne ould Abdel Aziz. Et c’est justement pour sauver la démocratie mauritanienne de cette « dérive » des nouvelles autorités qu’il a décidé d’intervenir dans la crise de l’UPR. Des accusations inacceptables pour les soutiens du nouveau président qui auraient donc décidé de passer à la vitesse supérieure dans le combat qui oppose l’ancien et le nouveau président.
Aussi, dans le cadre des préparatifs du congrès du parti, prévu le 28 décembre, les soutiens de Ghazwani ne font pas dans la dentelle ; ils battent le rappel des troupes, à travers des shows au cours desquels, toutes les fédérations et élus prêtent leur allégeance au nouveau maitre du palais qui doit méditer, lui aussi, sur ce qui se passe actuellement au sein des troupes de la majorité et des ses autres soutiens. L’ingratitude et la versalité des mauritaniens dont certains n’ont pas honte de changer de veste, entre 12 et 15 H et même à s’attaquer, voire lyncher ceux qui les ont «fabriqués de toutes pièces ».
La question que l’on se pose , après ce qui ressemble à ce début de «déazization », ira-t-on jusqu’à tirer un trait sur certaines de ses mesures comme le changement de drapeau, de l’hymne national, la suppression du Sénat voire débaptiser les rues? Ça, c’est une autre paire de manches.