Plus de libertés. D’égalité. De sécurité. Bien que gangrené par l’obscurantisme et la pauvreté, le "pays au million de poètes" sort de son isolement et se prend à rêver. Mais la route sera longue.
Depuis que la région où se trouve le désert de l’Adrar, frontalière avec le Mali, est sortie de la "zone rouge" du Quai d’Orsay en 2017, les voyageurs reviennent en Mauritanie. Y compris en ces temps de pandémie de coronavirus, quoiqu’au compte-gouttes.
Avant cela, une succession d’attentats terroristes commis depuis 2003 par al-Qaida au Maghreb islamique avait plongé le pays dans l’isolement. Pour les étrangers, la Mauritanie, territoire à la beauté âpre, vaste comme deux fois la France métropolitaine, était devenue un rêve inaccessible. Et pour les 4,5 millions d’habitants, longtemps placés sous la coupe d’un général à la poigne de fer, Mohamed Ould Abdel Aziz, au pouvoir de 2008 à 2019, la manne touristique des années 1990 était un lointain souvenir.
Aujourd’hui, les Mauritaniens se reprennent à espérer. Après la réouverture aux visiteurs, ils ont été confortés par l’élection en 2019 d’un nouveau président, Mohamed Ould Ghazouani. Une promesse de plus de liberté, d’équité, et de renouveau économique. Mais les défis posés par l’insécurité et la pauvreté dans ce pays sahélien classé par les Nations unies parmi les nations les moins avancées de la planète sont gigantesques...