Gaz Banda

Des accords commerciaux ont été signés le mardi 28 mai 2025 à Nouakchott entre la SOMELEC, la SNIM et le consortium Taqa Arabia-GoGas, concernant la fourniture de gaz naturel et la production d’électricité dans le cadre du développement du champ gazier de Banda.

Il s’agit d’un contrat pour un projet intégré comprenant:

1. Le développement et la production gazière offshore du champ gazier Banda.

2. ⁠La construction d’un gazoduc offshore-onshore pour l’acheminement du gaz produit.

3. ⁠La construction d’une centrale gas-to-power d’une capacité d’au moins 130MW et la conversion de la centrale duale existante de 180MW en cours d’augmentation de capacité avec 60MW pour passer à une capacité de 240MW.

L’enveloppe d’investissement annoncée s’élève à environ 1,3 milliard USD, mais peu d’éléments concrets ont été communiqués à ce stade concernant la structuration financière, le calendrier détaillé ou les partenaires techniques.

Le choix du consortium, qui ne justifie pas d’expérience avérée dans le développement offshore amont, suscite des interrogations, en particulier sur sa capacité à mener à bien un projet d’une telle complexité. Aucun détail n’a encore été rendu public concernant la signature d’un Joint Operating Agreement avec la SMH, pourtant co-développeur du projet.

Plusieurs observateurs pointent un manque de clarté, notamment sur les critères ayant permis de privilégier Taqa-GoGas face à d’autres candidats ayant présenté des offres plus détaillées ou disposant de références techniques plus solides.

Le lancement opérationnel du projet est annoncé pour 2026, avec une mise en service prévue en 2027. En l’état, le calendrier reste théorique et conditionné à la levée des financements et à la finalisation des études d’ingénierie.

Pour l’instant, deux questions essentielles restent posées:
1. Pourquoi 13 mois après la signature du contrat, le consortium n’a-t-il pas encore soumis un plan de développement pour ce projet? Ceci est d’autant plus étrange quand on sait que le champ gazier Banda n’est pas un champ complexe à développer et qu’il se situe à une profondeur sous-marine de maximum 400 mètres.
En plus du fait qu’il a déjà fait l’objet de multiples études de faisabilité et d’exploitation précises et fiables dont la dernière est celle conduite par Tullow Oil avant de se retirer du projet malgré les garanties de la Banque mondiale à travers MIGA.

2. a) Dans le cadre du contrat signé aujourd’hui, à quel prix l’électricité (au Kw) sera-t-elle vendue à la Somelec, sachant que cette dernière a un seuil critique dans sa tarification au consommateur final.
2. b) A quel prix la SNIM achètera l’électricité ou le gaz (le cas échéant)?

Autrement dit, signer un PPA (Power Purchase Agreement/Accord d’Achat d’Electricité) sur la base d’un projet dont aucun plan de développement n’a encore vu le jour relève tout simplement d’une forme d’anticipation tout droit sortie de manœuvres plutôt occultes que des prévisions mathématiques et scientifiques.

 

Emergence

أربعاء, 28/05/2025 - 13:29