
Au Sénégal, on distingue les Peuls des Toucouleurs en tant qu'ethnies. En Mauritanie, ce n'est pas le cas pour des considérations politiques liées aux nationalisme pulaar, qui se sert de la démographie pour se donner du poids. Dans cette perspective, il évoque même l’existence d'une communauté négro-mauritanienne qui regroupe, en plus des Peuls et des Toucouleurs, les Soninkés, les Wolofs et même les Bambaras. Il en rajoute et parle des Noirs de Mauritanie, en incluant les Harratines, dont certains sont heureux de ne plus faire partie de la Nation arabe, contrairement aux Arabes de couleur foncée, comme les Soudanais et les autres du Golfe et du Maghreb.
Trois grandes familles forment de manière stricte les Peuls de Mauritanie. Il s’agit des Ba, les souverains Denianké, renversés en 1776 par les Marabouts Toucouleurs pendant leur révolution. En plus des Diallo et des Sow. Les Pulaars restants ne peuvent en aucun cas revendiquer des origines peules. Et cela ne manquera pas de leur causer de la frustration, car ils sont de plus en plus obsédés par la pureté des origines des autres.
Originaires de la Corne de l'Afrique, les Peuls sont classés entre Peuls rouges et Peuls noirs. Les premiers sont originaires du Soudan, tandis que les seconds seraient des Arabes.
El Bekri, rapporte :
‘’Dans le royaume de Ghana, on trouve une peuplade nommé El-Honehîn, qui a pour ancêtres les soldats que les Omeyades envoyèrent contre Ghana, dans les premiers temps de l’islamisme. Elle suit la religion du peuple de Ghana ; mais ses membres ne contractent jamais de mariage avec les nègres. Ils ont le teint blanc et une belle figure. On trouve aussi quelques hommes de cette race à Sala où on la désigne sous le nom d’El-Faman’’.
En se référant à ses informations, Charles Monteil écrit : ‘’ce sont ces soldats de l’an 739, venus d’Afrique du Nord, et dont, plus de trois siècles plus tard, les descendants se distinguaient encore, que nous tenons pour une des branches principales des ancêtres des Peuls rouges du Soudan Occidental’’.
La dynastie Peule a été fondée par le prince Koli Tenguella au milieu du XVIe siècle. Lui-même serait un Yéménite. ‘’Les Chroniques du Fouta Sénégalais’’ nous apprennent que l’ancêtre de Tenguella ‘’était parti de l’Orient et venu dans le pays du Manden, accompagné de vingt mille guerriers’’.
En ce qui concerne les Toucouleurs, ils font partie de la communauté ethnoculturelle peule, mais ils ont des filiations différentes et deux modes de vie distincts, en plus de caractéristiques physionomiques contrastées.
Les Kane, les Ly, les Sy, les Dia, les Thiam, les Sarrs sont parmi les noms de famille les plus répandus en Mauritanie.
À la fin de cette brève présentation, serait-il intelligent de demander aux Toucouleurs de quitter le territoire national pour Matam et aux Peuls pour le Macina ?
Les nationalistes pulaars sont vraiment dépourvus d'arguments. Ils revisitent la généalogie, remontent les temps anciens, en appellent à la solidarité raciale pour atteindre leur objectif ethnocentrique :
Enlever le pouvoir aux Maures ou, le cas échéant, le partager avec eux d'une manière ou d'une autre.
En soi, c'est une énorme perte de temps et d'énergie. La roue de l'histoire ne tourne pas à l'envers.
Et les Maures ne sont pas aussi simples, comme le pensent les nationalistes poulo-toucouleurs et leurs alliés de couleur, les militants d'IRA.
Ely Ould Sneiba
Le 13 avril 2025