R’kiz, entre promesses et attentes

Il y a trois ans, R’Kiz fut le théâtre d’un élan populaire dont les échos résonnent encore aujourd’hui. Ce fut une secousse soudaine, née d’un enchevêtrement de frustrations et d’espoirs contrariés, un moment où les voix longtemps étouffées trouvèrent enfin un chemin vers la lumière. Loin d’être une simple poussée de fièvre, cet épisode révélait une vérité plus profonde : celle d’une population en quête de réponses, dans un paysage où les attentes sont souvent plus vastes que les réalisations.

Pourtant, l’histoire de R’Kiz aurait pu être tout autre. La ville, avec ses terres fertiles et son potentiel immense, incarnait une vision ambitieuse, celle d’un renouveau agricole à même de transformer des existences. Lorsque les projets de mise en valeur furent annoncés, ils portaient en eux la promesse d’un avenir plus équilibré, où chacun trouverait sa place dans un modèle de développement conçu pour répondre aux besoins du plus grand nombre.

Mais entre l’idée et sa concrétisation, des écarts se creusent parfois. À mesure que les terres étaient réaménagées, des interrogations se firent jour, discrètes d’abord, puis plus insistantes. Les mécanismes censés garantir une répartition équitable semblaient s’opacifier, les attentes se heurtaient à des réalités plus complexes qu’il n’y paraissait. L’enthousiasme initial, loin de s’éteindre, s’accompagnait désormais d’une vigilance accrue.

L’eau, ressource essentielle et moteur de cette transformation, illustre bien ces tensions. Sa gestion, censée être régie par des principes d’équité, donne parfois l’impression de suivre d’autres logiques, plus subtiles, plus insaisissables. Qui en bénéficie réellement ? Quels choix président à sa distribution  Ces questions, essentielles, se posent avec une acuité renouvelée. ?

Face à cela, R’Kiz demeure dans l’expectative. L’élan suscité par les grandes ambitions initiales peut-il être ravivé ? Les promesses d’hier trouveront-elles un prolongement concret, à la hauteur des attentes ? L’avenir seul le dira. Mais une chose est certaine : la mémoire des événements passés rappelle que l’adhésion d’une population ne se décrète pas, elle se cultive.

Dr. Meme Ould ABDALLAHI

سبت, 08/03/2025 - 21:00