Fuite de Gaz en Mauritanie : Un Scandale Écologique

Imaginez-vous au bord de l’océan Atlantique, là où les vagues caressent les côtes du Sénégal et de la Mauritanie. Soudain, une odeur étrange flotte dans l’air, et sous la surface, une menace invisible grandit. Depuis le 19 février, une fuite de gaz sur un champ offshore secoue la région, et les inquiétudes montent : que cache vraiment cette crise écologique ?

 

Une Fuite de Gaz Qui Fait Trembler la Région

 

Ce n’est pas une simple anecdote : une installation gazière située sur le champ de Grand Tortue Ahmeyim (GTA), à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, laisse échapper du gaz depuis des semaines. L’opérateur principal, une grande compagnie britannique, a reconnu le problème, mais minimise son ampleur. Pourtant, les voix s’élèvent, des pêcheurs locaux à une célèbre ONG environnementale, pour alerter sur les risques bien réels.

 

 

Que s’est-il passé exactement?

 

Tout a commencé le 31 décembre dernier, lorsque l’exploitation du champ GTA a officiellement démarré. Très attendue, cette opération promettait de booster l’économie de ces deux nations ouest-africaines. Mais à peine deux mois plus tard, le 19 février, une fuite est détectée sur l’un des puits. Selon une source proche du projet, des travaux de réparation sont en cours, mais le débit, jugé faible, ne poserait pas de danger majeur. Vraiment ?

Le site, géré par un consortium incluant une firme britannique, une entreprise américaine et des sociétés nationales, produit environ 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. Trois autres puits continuent de fonctionner, comme si de rien n’était. Mais pour beaucoup, ce silence apparent cache une réalité bien plus sombre.

 

 

Greenpeace sonne l’alarme

 

L’ONG environnementale n’a pas mâché ses mots. Dans un communiqué cinglant, elle exprime sa “profonde inquiétude” face à ce qu’elle considère comme une menace directe pour la biodiversité marine. Un responsable africain de l’organisation a même dénoncé l’attitude irresponsable des opérateurs, accusés de jouer avec la vie des écosystèmes et des communautés côtières.

Leurs exigences sont claires : des données indépendantes doivent être publiées pour évaluer l’ampleur réelle de la fuite. Sans transparence, comment savoir si les réparations suffiront à éviter un désastre ?

 

 

Les pêcheurs en première ligne

 

À Saint-Louis, ville côtière du nord du Sénégal, l’angoisse est palpable. Les pêcheurs artisanaux, qui dépendent de l’océan pour leur survie, ont tiré la sonnette d’alarme. Pour eux, cette fuite n’est pas qu’une question de chiffres : c’est une atteinte directe à leur mode de vie. Dans un communiqué poignant, leur association locale dénonce une “pollution sournoise” aux conséquences potentiellement irréversibles.

- Ressources halieutiques en danger : Les poissons, déjà sous pression, pourraient être contaminés.

-Économie locale menacée : La pêche artisanale, pilier de la région, risque de s’effondrer.

- Silence des autorités : Aucun mot officiel pour rassurer ou informer les populations.

Leur cri d’alarme résonne : “C’est notre santé, nos ressources et nos vies qui sont en jeu.” Une phrase qui donne des frissons tant elle traduit l’urgence de la situation.

 

 

Un impact environnemental sous-estimé ?

 

Les opérateurs insistent : grâce à la faiblesse du débit et aux propriétés du gaz, l’impact serait “négligeable”. Mais peut-on vraiment leur faire confiance ? Les experts indépendants, eux, rappellent qu’une fuite sous-marine, même minime, peut libérer des composés toxiques. Ces substances risquent de s’accumuler dans les sédiments, d’empoisonner la faune et de remonter la chaîne alimentaire jusqu’à l’homme.

Et si le pire était encore à venir ? Les écosystèmes marins de cette région, riches en poissons et en habitats uniques, sont déjà fragilisés par la pollution et le changement climatique. Une catastrophe de plus pourrait être celle de trop.

 

Une économie prometteuse en péril

 

Le projet GTA devait être une aubaine. Repoussé à plusieurs reprises, il portait les espoirs de deux pays parmi les plus pauvres d’Afrique de l’Ouest. Avec une production massive de gaz naturel, le Sénégal et la Mauritanie comptaient transformer leur économie, attirer des investisseurs et améliorer les conditions de vie. Mais à quel prix ?

 

Ce contraste entre promesses et réalité laisse un goût amer. Les bénéfices économiques pourraient être éclipsés par des coûts environnementaux et sociaux bien plus lourds.

 

 

Les autorités dans le viseur

 

Face à la montée des critiques, le ministère mauritanien de l’Environnement a tenté de rassurer. Une enquête serait en cours, menée en collaboration avec les autorités sénégalaises, pour “maîtriser la situation”. Mais ce discours vague ne convainc pas tout le monde. Pourquoi un tel manque de communication ? Les populations locales, elles, se sentent abandonnées.

Certains observateurs pointent du doigt une volonté de préserver l’image du projet à tout prix. Après tout, le GTA représente un enjeu stratégique majeur pour les deux pays. Mais taire les risques ne fait qu’alimenter la méfiance.

 

 

Et maintenant, que faire?

La situation reste floue, et c’est bien là le problème. Sans données claires, impossible de mesurer l’ampleur de la crise ni de prévoir ses conséquences à long terme. Les ONG appellent à une mobilisation internationale pour faire pression sur les opérateurs et les gouvernements. Les pêcheurs, eux, demandent des comptes et des garanties.

Une chose est sûre : cette crise ne doit pas être balayée sous le tapis. La transparence est essentielle pour protéger ce coin de l’Atlantique, ses habitants et son incroyable biodiversité. Et vous, qu’en pensez-vous ?

جمعة, 07/03/2025 - 13:16