
Le Pr Moustapha Mohamedou, directeur général de l'Institut national des maladies du foie et des virus à Nouakchott, a tiré la sonnette d'alarme sur l’hépatite virale B, qui touche environ un demi-million de Mauritaniens. Cette maladie représente un risque significatif de développement de cancer du foie, touchant au moins une personne par famille.
Dans une lettre de démission hier Mardi, il a indiqué que l'Institut national des maladies du foie et des virus a mené trois missions sanitaires à travers le pays. Entre septembre 2022 et janvier 2023, ces missions ont révélé 3 000 nouveaux cas d'infection dans les régions du Hodh El Gharbi, de la Wilaya de L'Assaba et de la Wilaya de Noudhibou. En particulier, le Hodh El Gharbi affiche un taux de prévalence alarmant de 15 %.
Le Pr Mohamedou a dénoncé la situation actuelle de l'hépatite B chez les adultes, qualifiant celle-ci de problème de santé publique majeur pour la Mauritanie. Avec un taux de prévalence atteignant 15 % dans certaines zones, cela place le pays parmi les nations ayant les taux les plus élevés au monde. Il a souligné que pour atteindre l'objectif de l’Organisation mondiale de la santé qui vise à éliminer l’hépatite B d’ici 2030, des ressources financières, humaines et un leadership fort sont indispensables.
Aujourd’hui, le Dr Moussa a présenté sa démission au ministre de la Santé, la justifiant par les nombreuses difficultés rencontrées par l'institut. Ces défis entraînent une interruption de nombreux services. En effet, l'équipement est désuet, le stock de médicaments manque cruellement et le personnel médical est soumis à une charge de travail croissante. Cette conjoncture menace non seulement la qualité des soins offerts, mais aussi la santé des patients.
De plus, les retards fréquents dans le versement des salaires du personnel contribuent à une instabilité financière qui affecte la motivation et l'engagement des employés.
En conclusion, le Pr Mostapha a affirmé qu'en raison de ces conditions préoccupantes et du manque de réaction de la part du ministère pour remédier à la situation de l’hôpital, il a choisi de se retirer afin de ne pas être complice d'une situation aussi critique.