L'exploitation politique des accords migratoires

La campagne anti-immigrés visant les ressortissants des pays d'Afrique de l'Ouest s'intensifie en Mauritanie, suscitant deux craintes majeures. Premièrement, il y a un risque que cette dynamique ne devienne un mouvement irrationnel, dépourvu d’objectifs clairs, ne faisant pas la distinction entre la justice et les réalités complexes de l'immigration. Historiquement, cette région a toujours été marquée par des mouvements migratoires dans les deux sens, caractérisée par des déplacements et des interactions enrichissantes entre ses peuples, surtout en périodes de crise, de peur et de difficultés.

Deuxièmement, il est redouté que cette campagne anti-immigrés ne serve de levier pour des intérêts européens, ressemblant à un « bâton de Moïse » aux usages multiples, sous prétexte de réguler les flux migratoires tout en masquant d’autres intentions moins avouables.

 

La Mauritanie apparaît indéniablement comme un pilier de la confrontation dans le contexte régional, devenant un point névralgique pour l'approche européenne face aux défis posés par les pays du Sahel. Cette stratégie européenne englobe non seulement des mesures militaires et un blocus économique, mais également des accords migratoires qui visent, dans une certaine mesure, à maintenir les populations dans leurs pays au prix d'un mécontentement accru et de tensions internes.

Il est crucial de reconnaître que la Mauritanie commet une faute sérieuse en choisissant d'ignorer cette dynamique. En agissant ainsi, elle se retrouve dans une situation où ses relations avec ses voisins se détériorent, et où ses frontières sont perçues à travers un prisme de méfiance, voire d’hostilité. Les Européens, habiles dans l'art de semer le doute et les ressentiments entre les peuples, tirent cette compétence de leur propre histoire marquée par des conflits internes longs et sanglants.

Par conséquent, il existe une volonté manifeste de donner l'impression que la Mauritanie est un État hostile et que son peuple se trouve en opposition avec celui des autres nations du Sahel.

 

 

L'Espagne et l'Union européenne semblent avoir sciemment exacerbé la division entre les Mauritaniens et les populations du Sahel en incitant la Mauritanie à signer un traité sur l'immigration, puis en le promouvant d'une manière embarrassante pour le pays. Par la suite, sans explication ni justification, l'Espagne a proclamé que la Mauritanie était envahie par des migrants et a affirmé, en tant qu'Union européenne, qu'elle n'avait pas octroyé de fonds pour faire face à cette situation.

D'autres médias européens, tels que Le Figaro, ont amplifié ce discours, décrivant ce qu'ils présentaient comme une occupation imminente de la Mauritanie par des migrants, en avançant une échéance pour 2029. Ces déclarations, compréhensibles dans un contexte de méfiance, risquent d'inquiéter le Mauritanien, généralement bienveillant mais prudent envers les étrangers. Face à ces rapports, il pourrait percevoir une catastrophe approchant, appelant à une action rapide, sans se douter que des forces agissent dans l'ombre pour déstabiliser la région et diviser ses peuples. Cette stratégie, vieille comme le monde, s’inscrit dans le principe de "diviser pour régner", permettant ainsi de poursuivre un pillage systématique et de maintenir un contrôle sur leur destinée.

ثلاثاء, 04/03/2025 - 23:57