Une année blanche au primaire

Les années blanches ont toujours eu lieu pour diverses raisons : guerres, troubles ou cas de force majeure, c'est-à-dire un problème imprévisible, incontrôlable et insurmontable.

En Mauritanie, tout le monde est unanime pour dire que notre école est en mauvaise santé, qu’elle a besoin d'un remède de cheval plutôt que de palliatifs à répétition sans effet radical.

Dans ce contexte, il faut souligner que les autorités d’un pays peuvent parfois être contraintes de prendre des décisions radicales pour traiter une question casse-tête. Par exemple, en 1987, le chef de l'État sénégalais, Abdou Diouf, a pris la décision de radier les agents de police. Et le Sénégal s'était retrouvé, du coup, sans police...

En ce qui nous concerne, il est souhaitable de décréter une année blanche pour le primaire afin de clarifier les choses, car soutenir l'école de la République requiert du temps et des ressources considérables.

Pour ce faire, tous les employés, fonctionnaires et autres doivent verser 5 % de leur salaire mensuel pour soutenir les finances du ministère de l'Éducation. Nous avons consenti à cet effort pour l'assurance maladie, pourquoi ne pas le faire pour l'éducation nationale ?

Ce budget sera utilisé pour former les enseignants, recruter de nouveaux instituteurs, augmenter les salaires, construire de nouvelles écoles, acheter du matériel pédagogique...

Quant à l'enseignement des langues nationales, c'est tout simplement une fausse question.

Est-ce envisageable d'enseigner le pulaar dans le Fouta mauritanien alors que le Sénégal ne l'enseigne pas de son côté, dans le Fouta sénégalais ?

Il en va de même pour le wolof à Ndiago et non à Saint-Louis voisin.

C'est pareil pour le soninké à Sélibabi et non à Kayes voisin.

C'est bien connu, toute population d'un pays, où qu'elle se trouve sur le globe, est constituée de plusieurs ethnies. En Afrique, cela peut aller jusqu'à plusieurs centaines. Faut-il, en conséquence, enseigner la langue de chaque ethnie à l’école ?

C’est impossible, à la fois sur le plan humain et matériel.

Alors, pour quelle raison voudrait-on que la Mauritanie soit un cas particulier ?

Quelle est la place réservée aux langues africaines au Sénégal voisin, qui est un modèle démocratique et sert aussi de base arrière aux ethnicistes négro-mauritaniens ?

 

 

Ely Ould Sneiba

22 octobre 2024

 

ثلاثاء, 22/10/2024 - 13:14