On connaît la force de résistance au changement de toute administration publique, résistance qui peut prendre la forme d’une guerre de tranchées dès qu’il s’agit de la faire disparaître pour raisons d’unitulité, voire de nuisance comme c’est le cas de la Zone Franche de Nouadhibou, décriée par beaucoup avec une argumentation irréfutable.
Le président de cette entité vient d’être nommé à la tête d’une autre dont le fonctionnement normal, contrairement à celle qu’il vient de quitter sans chercher apparemment à la marquer de son empreinte personnelle, est vital parce que les missions qu’elle assure ont un impact direct et immédiat sur d’importantes tranches de la population.
La question qu’on doit poser logiquement est de savoir si ce haut fonctionnaire va se contenter de gérer le quotidien en laissant en place la même organisation, malgré les résultats constatés. Ou bien va-t-il chercher à identifier les causes des dysfonctionnements qui sont d’ailleurs le propre de toute organisation qui fait dépendre d’un seul centre de décision toutes les activités relevant de missions sans synergie entre elles et souvent antinomiques. Ce qui est le cas de Taazour dont le staff gère directement les aides en espèces, la distribution des vivres aux nécessiteux, le logement social, l’assistanat médical, les infrastructures du développement régional et bien d’autres missions assurant l’assise de la trame des solidarités sociales et le possible soubassement d’activités économiques futures.
Une telle masse de travail et l’importance des décisions à prendre quotidiennement, excluent qu’elles puissent relever de la responsabilité d’une seule équipe aussi compétente soit-elle et aucune décentralisation dans le cadre d’une même entité ne peut normalement être une solution.
La bonne approche serait plutôt d’opter, comme c’est le cas un peu partout, pour la création d’un secrétariat d’Etat ou même d’un ministère en vertu de l’importance des missions assignées, qui assure la tutelle la plus souple possible de directions effectivement autonomes chargées chacune de l’une des missions couvrant toutes le aspects de l’aide sociale, à transformer, à terme, en activités économiques pérennes.
C’est un challenge qui nous concerne tous parce que chacun de nous a des parents proches ou éloignés pauvres.