Le discours prononcé, le 10 décembre 2021, par le Président de la République, Mr Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, à l’occasion du « festival des cités du patrimoine », tenu à Wadane, a suscité un grand espoir ; il s’agissait d’un hymne courageux à la citoyenneté véritable dans ce pays pluriel. D’aucuns feraient remarquer, à raison, que notre palmarès en matière de générosité des discours publics, est des plus honorables ; il importe cependant de noter, à propos de ce « discours de la citoyenneté », des accents inédits de précision et de sincérité.
Lorsque le Président de la République a décidé d’appeler les choses par leur nom à propos des indélicatesses récurrentes en matière de gestion publique, de changer la tutelle de l’IGE et d’ordonner une publicité accrue à propos des dossiers « suspects », l’approbation de l’opinion publique fut à la hauteur des enjeux ; car l’avenir de ce pays est intrinsèquement lié à la capacité de ses élites de juguler la corruption, à en sectionner les tentacules tribales, culturelles, politiques et psychologiques, et à lui substituer l’éthique du mérite personnel, de la loyauté au pays, de la sobriété et de la reddition des comptes ; pour ce dernier point, « la peur du gendarme » constitue la meilleure des dissuasions possibles. Il me semble que l’on est en droit d’espérer, car non seulement le lexique est précis, mais les actes concrets entrepris ont désormais le potentiel d’engager une dynamique vertueuse.
Il y a deux jours, le Président de la République a décidé de prévenir de manière on ne peut plus claire, contre l’un des pires travers de notre société : l’irresponsabilité ; une tare de notre gestion publique qui est à l’origine de tant de gâchis et d’injustices.
Par touches successives, le Président peint ainsi un tableau réaliste des principaux défis auxquels notre société est confrontée, tout en invitant les serviteurs publics à prendre conscience de leur mission et à l’accomplir au mieux, ou à assumer dignement les conséquences d’un refus éventuel d’adaptation.
À mon entendement, le Président a esquissé un trépied salutaire dont la base de sustentation doit impérativement servir de projection à l’action publique. Il s’agit de la lutte résolue contre les archaïsmes sociaux, de l’engagement de tous les instants contre la gabegie et de la nécessaire modernisation administrative. Un tel trépied est le support de base indispensable, pour échafauder des structures complexes de développement du pays et lui permettre ainsi de progresser, « contre vents et marées ».
Isselkou Ahmed Izid Bih