Après la passation de pouvoir entre le président Mohamed Ould Ghazouani et Mohamed Ould Abdelaziz, la Mauritanie a réussi une transition démocratique dans le calme. Mais les festivités de la fête nationale ce jeudi 28 novembre pourraient être assombries par des tensions entre l’ancien et le nouveau président.
Mohamed Ould Abdelaziz est mécontent. Depuis son retour à Nouakchott la semaine dernière, après une tournée à l’étranger, l’ancien président peine à trouver sa place. D’abord pressenti pour prendre la tête de l’Union pour la République, le parti présidentiel qu’il a fondé, il a été désavoué la semaine dernière par son propre camp.
Pendant ce temps, l’opposition demande des comptes et des enquêtes sur la corruption durant ses mandats. De quoi courroucer l’ancien chef de l’État, qui n’est pas loin de faire une scène à son successeur.
« C'est une simple crise d'égo »
« Il a tout contrôlé pendant 10 ans et a du mal à lâcher prise », explique Moussa Ould Hamed, journaliste et fin connaisseur de la scène politique mauritanienne. « C’est une simple crise d’égo, tempère un proche de Mohamed Ould Abdelaziz. Il se sent attaqué de toutes parts », conclut-il.
Mardi, le président Ghazouani a demandé à son entourage de calmer le jeu et de se concentrer sur les festivités. « C’est une tempête dans un verre d’eau, explique un proche. Ghazouani est un homme de tempérance, il règlera ça dans le calme et avec prudence ».
C’est sans doute par prudence que le président aura fini par annuler, mercredi, une rencontre avec la presse internationale, qu’il avait pourtant convoquée. La participation de Mohamed Ould Abdelaziz aux festivités de la fête nationale reste quant à elle encore en suspens.