
Je trouve , particulièrement, intéressant le débat suscité dans les réseaux sociaux par l'absence du gouvernement lors de la dernière prière de la fête du sacrifice (id al al adha).
Sans aller au fond de ce debat digne d'intérêt et pouvant être abordé sous divers angles , il suffit de souligner que la présence du Président de la République (chef de l'Etat )et des membres du gouvernement au Rituels de la prière qui a lieu à la plus ancienne grande mosquée de Nouakchott ( nommée mosquée ibnou Abass ) à l'occasion des deux fêtes Al fitr et Al adha fait , depuis les debuts de l"Etat national, partie de ce qu'il est convenu d'appeler "les traditions républicaines".
A ce titre , la présence au Rituel de l'Etat représenté par ses plus hautes autorités est devenue un usage protocolaire lequel a été consolidé, , avec le temps et en vertu de la répétition faisant coutume, par l'invitation adressée aux chefs de missions diplomatiques et consulaires des pays musulmans frères accrédités en Mauritanie et ayant residence à Nouakchott pour y assister .
Cette invitation qui se fait ,normalement ,par le protocole du Ministère des Affaires Etrangères, est de nature à associer les représentants des pays musulmans frères , à une prière collective qui passe pour être obligatoire selon certains rites ( hanefite notamment) et , au moins vivement recommandée en grand public ( sauf empêchement ou
raisons valables ) par le rite malikite suivi en Mauritanie.
De ce point de vue, la présence des représentants des pays musulmans frères ,en grand public, à la plus immense " prière" organisée à Nouakchott leur permet , outre l'accomplissement d'un devoir religieux, la possibilité de présenter de vive voix les félicitations d'usage aux hautes autorités de la République.
Il est évident que la présence des diplomates des pays musulmans à ce rituel auquel assistent les hautes autorités de la République implique des règles d'ordre protocolaire qui pourraient être précisées ou édictées par une circulaire ou une note verbale du Ministère des Affaires Etrangères.
En outre,de manière générale, rien n'interdit au Protocole d'Etat de convoquer les corps constitués ou d'adresser des invitations ou des instructions à des dignitaires officiels pour assister à cet événement..
En revanche, il n'y'a pas lieu , à mon avis, d'invoquer , en la matière, le droit relatif aux pouvoirs du Premier Ministre et à ses attributions.
Il ne s'agit pas d'un conseil des ministres, ni d' un comité interministériel , il s'agit, tout simplement, d'une présence des hautes autorités de l'Etat à un rituel présidé et dirigé par le principal Imam de Nouakchott .
D'ailleurs, les medias officiels ne s'y sont jamais trompés car ils tiennent souvent à préciser dans leurs dépêches que " la prière de al id s'est déroulée en présence du Président de la République, ou du Premier ministre "" et non sous leur presidence.
La question maintenant est de savoir si ce rituel pourrait désormais se faire d'un point de vue protocolaire , par la simple présence du Secrétaire Général du Ministère des Affaires islamiques comme l'indique une dépêche de la très officielle agence mauritanienne d'information ou par celle du wali de Nouakchott comme le soutiennent certains participants au debat en cours ? Seules les hautes autorités de l'Etat peuvent, en parfaite connaissance de cause , repondre à cette question..
Abdel Kader ould Mohamed