Quelles sont les chances de Sidi Ould Tah pour être élu président de la BAD

Tout d’abord, pour être élu président de la Banque Africaine de Développement BAD, il faut obtenir deux majorités distinctes : La majorité des voix de tous les pays membres (81 pays) et la majorité des voix des pays africains seulement (54 pays).

Mais attention, ce n’est pas 1 pays = 1 voix! Les voix sont proportionnelles à la participation financière de chaque pays. Par exemple, le Nigeria détient 8,7% des voix, alors que la Mauritanie ne représente que 0,05%

Où en est Sidi Ould Tah ?

À ce jour, trois soutiens sont confirmés : la Mauritanie, son pays d’origine; le Bénin qui a officiellement annoncé son appui; et la Côte d’Ivoire (pays hôte de l’institution) grâce au soutien du président Ouattara. Ces trois pays représentent environ 4,1 % du total des voix. Cela peut sembler peu, mais c’est une base solide dans une élection à plusieurs candidats.

Ensuite, il pourrait compter sur de solides soutiens probables. Le Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), le Sahel (Mali, Niger), les Pays du Golfe (Arabie Saoudite, Koweït) ,la Tanzanie, le Congo…En cumulant ces pays, le soutien probable atteint environ 22% des voix. Si on ajoute quelques petits États africains traditionnellement alignés ou solidaires (Comores, Djibouti, Sao Tomé…), on atteint facilement 23 %.

Et puis avec quelques ralliements bien négociés auprès de pays encore indécis  : France (3,7 %), Italie (2,4 %), Allemagne (4,1 %), Sénégal (1 %), Espagne (1,06 %), Ould Tah peut raisonnablement monter à 29 ou 30 % au premier tour. C’est largement suffisant pour accéder au deuxième tour.

Et là, tout est possible.

S’il accède au second tour avec 25 à 30 % des voix, Sidi Ould Tah pourra devenir le candidat de rassemblement. Dans un duel final, il pourrait rallier les voix africaines dispersées au 1er tour, attirer le soutien de puissances comme la Chine, l’Inde ou la Turquie, et convaincre les pays non alignés à la recherche de stabilité et d’expertise comme l’Egypte. 

Il aurait alors une véritable chance de remporter l’élection au deuxième tour, ce qui serait un exploit dans le contexte actuel.