L'État mauritanien a le pouvoir absolu sur son territoire, sa mer, son ciel et ses terres.
Sauf accord de sa part, il en est le propriétaire exclusif.
Les populations autochtones de Nouadhibou ont-elles le droit de priver un pêcheur foutanké de l'accès aux ressources halieutiques de son pays, parce que la mer est celle de leurs ancêtres ?
Est-ce que l'ASECNA, qui gère l'espace aérien mauritanien, devrait conclure des accords avec chaque patelin pour pouvoir faire passer des avions au-dessus des têtes de ses habitants ?
Les gens du nord ont-ils le droit d'empêcher les orpailleurs venant d'autres régions du pays de prospecter et éventuellement jouir de leur richesse minière nationale ?
Le bruit incessant qui règne autour des terres de la vallée n'est qu'un autre moyen d'établir le communautarisme ethnique.
Si chaque communauté a sa propre langue de travail et de communication, ses écoles, ses concours d'entrée à la Fonction publique (L’arabe pour les uns et le français pour les autres), ses terres, son ciel et sa mer, qu’elle chance alors pour l’intégration nationale ?
Par ailleurs, une réunion s'est tenue récemment à Nouakchott pour mettre en place une banque régionale soninké.
Est-ce que tout sera communautarisé et ethnicisé, y compris l’argent qu’on dit sans odeur et probablement sans couleur ni noire ni blanche ?
Pour faire la Mauritanie, il faut d'abord éliminer le sectarisme ethnique, oublier le millénaire passé et se tourner vers l'avenir, vers des horizons dégagés, non assombris par les considérations raciales.
Ely Ould Sneiba
Le 11 décembre 2024