On ne peut que remercier le Président et son Premier Ministre d"avoir consacré 50 mds d'ouguia à la modernisation de Nouakchott.
Mais certaines questions se posent
Est-ce vraiment la conclusion qu'on devrait tirer de l'histoire de cette ville?
Nous avons fait face de la pire manière qui soit aux vagues successives d"exode rural qui ont eu lieu entre 1968 et 1990
En 1974, nous avons déplacé d'immenses bidonvilles vers les zones réputées non edifocandi selon notre premier plan directeur, parce qu'elles sont situées à un mètre au-dessous du niveau de la mer. Cette erreur de planification et ce manque de traitement des causes de l'exode rural nous exposent aujourd'hui à l'inondation inévitable de la moitié de notre capitale
En 1988, nous avons continué à commettre cette erreur en lotissant de tres vastes zones urbaines exposées au même danger. Nous avons alors déclenché un mouvement considérable des populations vers Nouakchott et une spéculation foncière qui a fini par ruiner toute notre econpmie urbaine.
La conséquence, parmi tant d'autres est l'explosion démographique de notre capitale, avec, subséquemment, l'abandon des infrastructures rurales, la transformation de nos centres urbains en viviers précoces d'une criminalité sans précédent et la naissance d"autres fleaux indicibles .
Pourquoi avons nous toujours ignoré le feu en perdant le temps à en chasser la fumée?
Est-ce une fatalité inhérente à notre réflexe d'Etat sorti par hasard des flancs d'une société transhumance?
La question se pose également de savoir pourquoi cette décision est prise alors que le gouvernement est en train de finaliser un Schéma national d'aménagement du territoire? A quoi servent donc ces référentiels qui coûtent cher à la Nation? N'est-ce pas une invraisemblable incohérence?
Que penseront les nombreux experts nationaux et étrangers qui ont perdu leur temps à guider et à parfaire cet instrument d'une gouvernance économique basée sur une planification et une repartition équitable et rationnelle des investissements ?
N y a-t-il pas un secteur dont le développement soit plus urgent pour alléger la pression sur Nouakchott et faciliter son aménagement ?N'est -ce pas moins fatigant pour nos ménagères de l'intérieur de préparer leur cuisine avec des tomates mauritaniennes au lieu d'attendte, de Nouzkchott, celles venant d'autres pays?
Alors, Messieurs du Gouvernement
Ne soyez pas pressés, même si votre intention est louable de repondre à nos appels pressants
Vous savez mieux que nous, qu'en matière de développement et de gouvernance, l'urgence doit se conjuguer avec les imperatifs d'optimisation des choix d'investissement et de durabilité
C'est, du moins, un modeste avis d'un modeste ami.
لا عجل قبل اصلاح
Isselmou Ould Abdel Kader
Juriste économiste
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