La revanche des hommes casté

La crise actuelle que notre cher pays traverse est clairement le résultat du triomphe de l'esprit communautaire. En réalité, à défaut de poser la citoyenneté républicaine comme un dogme, nos dirigeants avaient, par indulgence ou par immobilisme, accordé de l'importance à l'ethnicité. Quatre groupes ethniques se substituaient de manière formelle aux partis politiques, affaiblissant ainsi la base de la démocratie et de la République.

Cependant, au sein d'une société hiérarchisée, les classes aristocratiques étaient privilégiées par rapport aux classes serviles ou de statuts inférieurs.

Dès le début, le Président Mokhtar a eu recours à de grandes familles arabes et africaines pour avancer. Il avait même envisagé de nommer Sambouly Ba, un Peul, vice-président de la République, mais des familles toucouleures non moins aristocratiques avaient refusé.

Dans le contexte négro-mauritanien, les FLAM feront leur apparition ultérieurement. Les Poulo-Toucouleurs, originaires du Sénégal, les griots, les forgerons, les tisserands, les pêcheurs et les anciens esclaves, sans base populaire, vont exploiter les appartenances ethniques et raciales pour perturber l'ordre établi. Les aristocrates pulaars seront submergés et assourdis par le bruit provenant du 'tiers-État'.

Du côté arabe, El Hor fera entendre sa voix de manière responsable et mesurée. Le chef de gouvernement, Sid Ahmed Ould Bneijara, choisira Messoud Ould Boulkheir, administrateur civil, pour occuper le poste de gouverneur de région. En outre, Beydiel Ould Houmeid, administrateur de régie financière, sera promu au poste de ministre des Finances par le président Muawiya Ould Taya.

Ces promotions et bien d'autres étaient amplement méritées.

Que faire si l'on est secrétaire de greffe ?

Pour surpasser les personnes méritantes, il faut une autre tactique, c'est-à-dire passer de la lutte de classes à la lutte des races, d'où l'alliance IRA-FLAM.

Le leader d'IRA, qui n'a pas de formation universitaire ni de formation politique avérée, simplement de la rhétorique haineuse, réussira sans difficulté à persuader un pan des Harratines de se venger des descendants de leurs anciens maîtres, comme le ferait, toutes proportions gardées, un Karumi Abeid de Zanzibar.

Pour assurer la pérennité de la République, il est impératif d'éliminer le communautarisme et de revenir aux fondamentaux : ‘’la République ne reconnaît pas de communauté, mais des citoyens libres et égaux’ disait François Hollande.

Ely Ould Sneiba

Ancien prisonnier politique
Ancien refugié,
Ancien opposant à la dictature.

أربعاء, 03/07/2024 - 12:32