Présidentielle 2024 : La CENI à l’épreuve

Alors que différentes chapelles politiques se préparent à choisir leur candidat pour la présidentielle du 29 Juin prochain et que d’autres ont déjà investi leur joker, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) met les bouchées doubles pour réussir son propre challenge : organiser un scrutin inclusif, transparent, crédible et incontesté. Dans une interview accordée à nos confrères de Chaab, le président de la CENI, Dah Abdel Jelil a indiqué que « toutes les dispositions sont prises pour la tenue d’un scrutin transparent et que la Commission sera à la hauteur des attentes en matière de préparation, de supervision et de suivi de la prochaine élection présidentielle ». Dans cet entretien, il est revenu sur les garanties de neutralité, de transparence et du positionnement de la CENI à égale distance de toutes les parties impliquées. 

Dans la perspective du scrutin du 29 Juin, l’Agence mauritanienne d’information (AMI), l’organe gouvernemental, a consacré son magazine mensuel à la CENI. Une immersion de ses équipes dans les arcanes de cette institution afin d’en présenter la mission, les moyens humains et matériel à sa disposition, la stratégie, l’organigramme, le comité directeur, l’arsenal juridique qui la régit, etc. Et à jeter un coup d’œil sur le site de la CENI, on y voit affichée une claire détermination à réussir le pari de la transparence. Aurait-elle tiré toutes les leçons des dernières élections municipales, régionales et législatives ?

Pourtant fruit d’un consensus entre différents partis politiques et le ministère de l’Intérieur, la CENI n’avait alors pas manqué d’essuyer de nombreuses critiques de la part des partis, de l’opposition mais aussi de la majorité. Tous avaient contesté les résultats proclamés par les différents démembrements de la Commission. Ils avaient même réclamé la reprise des élections en diverses circonscriptions, certains réclamant même la dissolution de celle-là. Dans son rapport publié au lendemain desdites élections, la CENI avait dit comprendre les contestations de la part de certains partis perdants et expliquait les quelques dysfonctionnements constatés çà et là. « Le défi était énorme mais nous l’avons relevé », rappelait-elle. Et, certes, le scrutin était fort lourd. Il avait mis en compétition 1378 listes municipales, 145 listes régionales, 559 listes législatives pour 25 partis politiques avec 1 785 035 électeurs.

Du boulot en perspective

Avec les leçons tirées de cette épreuve, la CENI croit pourvoir organiser une présidentielle transparente et crédible ; compter sur la disponibilité et le concours des partis et de leurs candidats mais également sur toutes les expertises des bonnes volontés du pays et, bien entendu, de la compréhension et de l’engagement des électeurs. Après avoir rencontré les partis, fixé la date du 29 Juin et signé un accord d’appui électoral avec le PNUD, la CENI a procédé au recrutement et à la formation du personnel de ses démembrements et au choix d’un fournisseur du matériel électoral. Elle a aussi signé un marché pour location de cinquante-et-un véhicules tout-terrain pour ses démembrements régionaux. Elle vient de publier, il y a quelques jours, les dates des prochaines étapes du processus électoral. À commencer par l’ouverture, au niveau national, de la révision exceptionnelle de la liste électorale, du 15 au 29 Mai, et à l’étranger, entre le 25 Avril et le 29 Mai.

À en croire diverses sources concordantes, le collège électoral pourrait être convoqué par le président de la République avant le 30 Avril ; le dépôt des candidatures auprès du Conseil constitutionnel avant le 15 Mai ; la publication de la liste finale des candidats retenus avant le 30 Mai ; la publication de la liste définitive des électeurs, le 8 Juin ; et le démarrage de la campagne électorale le 14 Juin. Les électeurs iront aux urnes le 29 juin 2024. Du boulot en perspective pour la CENI !

خميس, 18/04/2024 - 13:28