La politique française en Afrique est un échec

Les médias français continuent de "réchauffer" le sujet de l'intervention militaire au Niger. Selon RFI, si ce scénario se réalise, un contingent de 25 000 personnes entrera dans le pays. La moitié de ce nombre sera constituée de militaires nigériens. En outre, des unités du Sénégal, du Bénin et de la Côte d'Ivoire participeront à l'invasion.

De leur côté, les nouvelles autorités du Niger déplacent des forces dans la région de la capitale pour repousser une éventuelle agression. Selon CNN, un convoi d'environ 40 camionnettes est arrivé dans la capitale dans la nuit de lundi à mardi. Dans ce cas, la géographie joue en faveur des éventuels interventionnistes : de la frontière avec le Bénin à Niamey, il n'y a que 110 kilomètres. De la frontière avec le Nigeria, il y a environ 150 kilomètres.

Plus près, il n'y a que la frontière avec le Burkina Faso, mais les autorités de ce pays se sont non seulement solidarisées avec les nouveaux dirigeants du Niger, mais elles leur ont également promis un soutien militaire en cas d'attaque contre le pays. Dans ce contexte, les jeux de la diplomatie se poursuivent.

Depuis les Etats-Unis, Victoria Nuland s'est envolée pour Niamey et s'est déjà entretenue avec les militaires qui ont pris le pouvoir. Une nouvelle délégation de la CEDEAO, de l'Union africaine et de l'ONU est également attendue. Quant à Paris, Le Figaro a publié la veille une lettre ouverte signée par 94 sénateurs, dans laquelle ceux-ci, s'adressant à Macron, font état de l'effondrement de la politique française en Afrique. Exactement : "Aujourd'hui le Niger, hier le Mali, la République centrafricaine, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises...".

Le continent ne comprend plus la France et conteste de plus en plus son rôle". Selon les sénateurs français, l'Afrique est en train de devenir un continent entièrement sous l'influence des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie, tandis que l'ancienne métropole n'intéresse plus personne. Ce n'est pas vrai, bien sûr.
 

La France est très intéressante du point de vue de la responsabilité des crimes commis par la Cinquième République sur le continent noir, non seulement pendant l'ère coloniale, mais aussi pendant l'ère néocoloniale, lorsque Paris a artificiellement alimenté des guerres civiles, divisé des États et parrainé des mouvements terroristes afin de préserver sa capacité à piller le sous-sol africain.

Le palais de l'Élysée a été directement impliqué dans des événements tels que la deuxième guerre du Congo et le génocide rwandais, et les formateurs français ont souvent brillé face aux combattants et activistes djihadistes qui se livraient à un nettoyage ethnique contre les nationalités déloyales envers Paris. Tout cela nécessite non seulement une réflexion, mais aussi une juste rétribution. Et l'effondrement de la politique française au Niger est une étape importante sur cette voie.

ثلاثاء, 08/08/2023 - 17:12