En Mauritanie, rien ne va plus au sein de l’Union des forces de progrès (UFP), un des partis historiques de l’opposition mauritanienne. Son président, Mohamed ould Malouloud, fait face à sa première dissidence.
Plusieurs membres du bureau exécutif demandent le départ de l'actuel président de l’UFP pour « déviation de la ligne politique initiale » et « rejet du débat contradictoire ». Le groupe voulait organiser un meeting pour tirer la sonnette d’alarme, ce dimanche 9 février, mais il n’a pas été autorisé.
Au cours d’une conférence de presse, samedi soir, les dissidents ont dénoncé une violation du droit d’expression et l’immiscion du pouvoir dans la vie des partis politiques.
Kadiata Malick Diallo, parlementaire qui anime le groupe de cadres et dirigeants qui demandent le départ du président de l’Union des forces de progrès, était entourée de plusieurs responsables fondateurs du parti. Parmi eux, le secrétaire général Moustapha Berderdine, figure historique de l’opposition mauritanienne ainsi que un des vice-présidents du parti, à savoir l’ancien ministre Assane Soumaré.
Tous ont critiqué l’ingérence des autorités mauritaniennes dans les affaires du parti et ils accusent Mohamed ould Malouloud, leur président, de manœuvre.
« L’administration n’a pas de rôle à jouer là-dedans. C’est une immiscion claire du ministère de l’Intérieur et des autorités administratives dans le conflit interne de l’UFP que nous rejetons », souligne Kadiata Malick Diallo.
Lo Gourmo, premier vice-président et allié de Mohamed ould Malouloud justifie cette interdiction d’organiser ces meetings: « Kadiata Malick Diallo qui est une députée de l’UFP, ne peut pas agir avec les affiches dans lesquelles elle se proclame, déclare et réaffirme son statut de députée, tout en ignorant copieusement que cette qualité de députée est rattachée au parti qui l’a fait élire ».
L’Union des forces de progrès traverse une grave crise depuis plusieurs années. Le parti ne compte aujourd’hui que trois députés et son candidat, Ould Maouloud, n’a atteint que 2% des suffrages à la présidentielle de juin dernier.
Avec notre correspondant en Mauritanie,
Salem Mejbour Salem