Le Rénovateur Quotidien - « A la facilité avec laquelle l’esprit se satisfait peut se mesurer l’étendue de sa perte. » (Hegel).
Cette propension que beaucoup de mauritaniens ont, de recourir au moyen le plus rapide pour parvenir à leurs fins est malheureusement la chose la mieux partagée. Et c’est comme si cela était devenu une valeur par laquelle l’individu qui use du faux pour gravir les échelons en peu de temps.
Le voilà notre quidam qui avait abandonné il y a quelques années les bancs du lycée ou de l’école de brousse pour ses chapelets de zéros revenu de sa longue errance bardé de diplômés obtenus dans l’une des universités spécialisées dans la délivrance des meilleures mentions aux Totos reconvertis en médecin, en ingénieurs, en experts financiers et même en faiseur d miracles grâce à des secrets dont ils sont les seuls à en détenir les clés.
C’est cette race crapuleuse qui investit les domaines les plus sensibles que mêmes les vrais maitres hésitent à exercer par peur de commettre une bêtise dans une profession qu’ils maitrisent parfaitement.
Alors que le pays tout entier ne compte qu’une petite équipe de valeureux médecins formés dans les vraies facultés de médecine des universités de renom où leurs cursus sont faciles à remonter, en peu d’années on se retrouve devant des hordes de « Douctours » de « doucteresses » aux spécialités introuvables dans les tableaux hospitaliers. Ce sont ces hommes et femmes habillés comme il faut qui consultent, traitent et prescrivent des « mordonnances » dans leurs cabinets privés, leurs cliniques où ils emploient du personnel à portée de main qu’ils soient jeunes sortants à la recherche d’un job ou des arrivistes couronnés « mention spéciale. »
Ici les pauvres malades n’ayant pas trouvé d’accueils dans les hôpitaux publics viennent payer cher pour bénéficier des égards dignes des factures payées. Dans cette jungle médicale, les pharmacies prospèrent grâce aux réseaux de ventes frauduleuses de médicaments venant de tous les laboratoires du monde allant de faux produits pharmaceutiques aux capsules de la mort qui ont fait des ravages des années durant.
On ne sait plus qui est vrai ou faux médecin sauf si on a une recommandation d’une personne avertie ou des affinités personnelles avec Monsieur X. Quand on étale la chaine de la fraude sanitaire la logique du faux est illimitée : faux diplômes = faux médecins = fausses ordonnances alimentées par de faux laboratoires vendues à de fausses pharmacies gérées par de faux pharmaciens le tout sous le faux contrôle qualité de fausses équipes du ministère de tutelle.
Pourvu que l’opération engagée ces derniers temps par le nouveau ministre mette fin à cette longue hécatombe médicale causée par ces sangsues qui vivent de la souffrance des autres…