Je voudrais adresser mes condoléances à la famille biologique de Bechir Benyahmed : Danielle Benyahmed, ziyad Limam, Marouane et Amir, et à sa grande famille en Tunisie et dans toute l’Afrique.
Son opiniâtreté à la tâche et sa rigueur ont fait que jeune afrique a pu traverser plus d’un demi-siècle dans un monde mouvant, incertain et plein de défis pour la presse.
Tout en créant une proximité réelle avec les principaux chefs d’Etat africains, BBY a toujours défendu la démocratie, le libéralisme. Ses "Ce que je crois" offraient à toute la classe politique africaine ou africaniste des analyses pertinentes profondes, bien sourcées et souvent très justes, faisant de Jeune-afrique un journal de référence dans le monde.
Entrepreneur il l’était, mais visionnaire aussi. Il a bien préparé la relève et cela se verra inchallah.
Je terminerai en soulignant l’attachement qu’il avait pour la Mauritanie, les Pts Mokhtar et Maaouya et ses amis les ministres Hamdi ould Mouknass et Ahmed ould Sidi Baba.
Il voyageait peu. Je me souviens cependant de cette matinée à Atar où il s’est levé très tôt pour faire une marche qui lui a plu, à travers la palmeraie, méditant, faisant de longues pauses, observervant le paysage par toutes les entrées de la ville, pour s’exclamer à la fin :
"Quel paysage ! Atar, me dit il, a la même topographie que Marrakech". Je lui fis observer que l’une des bases almoravides était Azougui aux portes de la ville. Il voulait voir et nous y sommes allés par la passe de ntarazi. C’était cela Si Bechir : le flair, l’intuition et la curiosité intellectuelle qui lui permettaient souvent de remettre en cause certaines thèses bien établies. Il avait ce courage et cette originalité
Rahimahoullah
Dah ould Abdi ancien ministre et ancien ambassadeur