Il faut dire que le rapport démographique n’était pas un souci pour les élites et les dirigeants Arabo-Mauritaniens. Ils étaient et sont encore majoritaires même si la propagande mensongère des FLAM prétend autre chose. Déjà, « le Manifeste des 19 » distribué lors des émeutes interraciales de 1966 précisait ceci : nous « nions l’existence d’une majorité maure »
En plus de l’argument politique de l’autochtonie : le « nous étions là avant vous », les flamistesajoutent une autre mystification: « nous sommes majoritaires » et depuis toujours.
Les militants de la race noire savent que c’est faux, mais peu importe, le propagandiste sait que « if he repeats a statementoften enough, it will in time come to be accepted by his audience »,une vielle recette attribuée aussi à Joseph Goebbels, le ministre hitlérien chargé de la propagande nazie : « plus le mensonge est gros, plus il passe », peut-être, mais pas celui-ci.
Une simple démonstration suffit pour s’en convaincre. En voici un exemple : selon le projet de constitution proposé en 1961 par les représentants de la population de la vallée :
– La Province du Sud comprend :
La subdivision de Rosso, la subdivision de Boghé, le cercle du Gorgol, la subdivision de M’bout, la subdivision de Kankossa et le cercle du Guidimakha.
– la province du Nord comprenant :
Les cercles de la Baie du Lévrier, de l’Adrar, du Tiris-Zemmour, de l’Inchiri, les subdivisions de Nouakchott Boutilimitt, Mederdra, Aleg, le cercle du Tagant, la subdivision de Kiffa et les cercles des HodhsOccidental et Oriental.
Rien que la répartition spatiale exposée ci-haut donne une idée du poids démographique de chaque communauté avec cependant une précision de taille : toutes les provinces du Sud sont des territoires de cohabitation entre les ethnies halpulaar, soninké et wolof, d’une part, et les Émirats du Trarza, du Brakna et des Idaouichs, d’autre part, donc les Négro-Mauritaniens n’avaient pas l’exclusivité de la région du fleuve ; tandis qu’au contraire la province du Nord est exclusivement maure.
Le nombre d’inscrits sur les listes électorales pour l’ élection présidentielle de 2019 fournit une indication éloquente sur le rapport démographique racial Arabo-Mauritanien/Négro-Mauritanien :
Wilaya :
Hodh Echarghi :
152444 inscrits.
Hodh El Gharbi :
120475 inscrits.
Assaba :
128483 inscrits.
Gorgol :
109304 inscrits.
Brakna :
153885 inscrits.
Trarza :
167512 inscrits.
Adrar :
45285 inscrits.
Nouadhibou :
67177 inscrits.
Tagant :
45285 inscrits.
Guidimakha :
74726 inscrits.
Tirs-Zemmour :
26314 inscrits.
Inchiri :
17219 inscrits.
Nouakchott Ouest :
97409 inscrits.
Nouakchott Sud :
113767 inscrits.
Nouakchott Nord :
109142 inscrits.
Total :
1428.867 inscrits.
NB : les Nationalistes négro-mauritaniens était en course avec deux candidats : Kane Hamidou Baba, candidat de la Coalition vivre-ensemble, et Birame DahAbeid, un Haratine, largement soutenu par les électeurs de la vallée.
Qu’ils l’acceptent ou le contestent, les Toucouleurs sont minoritaires. Si nous leur rajoutons les Peuls, ils restent minoritaires. Et si tous les Négro-Mauritaniens s’unissent, leur poids démographique demeure inférieur par rapport à celui des Maures. Aussi leur espoir ne viendra pas des Harratines, parce que ces derniers ne sont pas des Négro-Mauritaniens ; ils sont des Arabes comme les Mamelouks, les vainqueurs des Tatars, étaient des Arabes. Peu importe, les FLAM sèment volontairement la confusion et comptabilisent toute personne noire vivant en Mauritanie quelle que soient sa langue, sa culture et sa provenance, c’est la réalité épidermique, de couleur noire qui compte pour eux.
Par rapport à la question des pourcentages communautaires, il serait juste de donner raison à Bah Ould Zein et Ambroise Queffélec, leur estimation est réaliste, ils écrivent :
« L’ensemble hassanophone constitue un groupe culturellement et linguistiquement homogène formé de deux sous-ensembles : Les Maures blancs ou Beïdane (singulier : Bidhani) d’origine arabo-berbère représentant environ 40 % de la population. Ils sont parfois métissés. Les Maures noirs ou Harratine (singulier : Hartani) dont les ancêtres razziés en pays noirs et asservis ont été totalement assimilés par leurs anciens maîtres blancs avant d’être affranchis : les harratines représentent également à peu près 40 % de la population. L’ensemble négro-mauritanien constituant approximativement 20 % de la population est formé principalement de quatre sous-ensembles, correspondant à des ethnies dont la majorité vit au Sénégal et au Mali, pays frontaliers : Les Haalpulaaren (locuteurs du poular) regroupent les Peulhs et les Toucouleurs habitant du Gorgol au Brakna ; Les Soninkés vivent dans le Gorgol et le Guidimaka ; Les Wolofs habitent surtout la région de Rosso. Les Bambaras, très minoritaires, vivent dans celle de Nema. Chacune des deux grandes composantes se trouve localisée dans une région donnée du pays, les Négro-Mauritaniens dans le Sud et les Maures dans le centre et l’est du pays. »
Et le recensement effectué en 1929 par l’administration coloniale qui n’avait pas inclue la grande partie orientale du pays presque exclusivement maure faisant encore partie du Soudan français, conforte leur appréciation. Voir le tableau ci-dessous :
Du côté des FLAM, il n’y a pas de chiffres pour infirmer ou confirmer les faits, tout juste de l’analyse sociologique, ils arguent que les Négro-Mauritaniens sont majoritaires pour les raisons suivantes :
1°/ un taux de fécondité beaucoup plus élevé chez les Négro-Mauritaniens (Harratine, Soninké, Haalpulaar, Wolof, Bambara) ;
2°/ la Polygamie qui est pratiquée presque exclusivement en milieu noir ;
3°/ l’instabilité du ménage beïdane en général caractérisé par un taux relativement important de divorces.
Cela dit, les antagonismes n’étant pas sur un terrain scientifique, la querelle des proportions est une histoire sans fin, et c’est peut-être cela l’intérêt pour les Négro-ethnicistes.
Extrait de ‘’Mauritanie : vous avez dit vivre ensemble ?’’.