
1. Fin mars, l’État n’a mobilisé que 17,75% de ses recettes annuelles prévues, soit 19,58 milliards sur 110,28. On commence donc l’année avec un déséquilibre budgétaire en formation, rendant la suite de l’exercice plus difficile à équilibrer.
2. L’endettement explose dès le 1er trimestre, avec un recours au financement extérieur à hauteur de 1,43 milliard alors que seuls 0,28 milliard étaient prévus, soit un taux de 510%, et un recours à la banque centrale supérieur de 118% à la cible annuelle. Ces niveaux d’endettement précoces signalent un épuisement rapide des marges budgétaires et une exposition accrue aux risques financiers.
3. Le déficit budgétaire hors pétrole et gaz atteint déjà -4,35 mds UM (solde de base), et même -2,95 mds hors dons, ce qui indique une situation structurellement déséquilibrée où les dépenses courantes sont largement supérieures aux recettes disponibles. Ce déficit survient alors que les revenus du gaz ne sont pas encore mobilisés, ce qui aggrave la dépendance de l’État au financement par dette. Le modèle budgétaire actuel n’est donc pas soutenable?!
4. Les investissements publics sont dramatiquement sous-exécutés, avec seulement 14,6% de réalisation pour les financements intérieurs (5,8 mds sur 39,7) et 12,28% pour l'extérieur (1,41 sur 11,49), ce qui freine considérablement l’impact attendu sur la croissance, l’emploi et le développement des infrastructures.
5. Les recettes fiscales montrent une forte concentration sur les revenus extractifs, avec 1,19 milliard provenant du secteur minier sur un total de 3,06 mds en impôts BIC/BNC, soit près de 39%. Ce déséquilibre crée une fragilité budgétaire, car une baisse des cours mondiaux ou de la production minière affecterait directement les finances de l’État.
6. La TVA sur les importations n’a été exécutée qu’à 12,35% au 1er trimestre, avec seulement 1,66 milliard encaissé sur 13,44 prévus, tandis que la TVA intérieure atteint péniblement 22,5% de réalisation. Une baisse des échanges? Une faible performance douanière? Ou des exonérations excessives? A clarifier!
7 Les recettes pétrolières et gazières affichent une performance quasi nulle, avec 0,06 milliard seulement perçus sur un total attendu de 2,6 mds, soit 2,31% de réalisation et aucun revenu n’a été comptabilisé au titre des bonus, redevances... Retards dans la production ou surestimation initiale?
8 Les dépenses en salaires atteignent déjà 7,47 mds sur 27,13 budgétés, soit 27,5% dès le 1er trimestre. Cela traduit une certaine inertie de la masse salariale de la fonction publique.
Enfin, il faut saluer les efforts des services du #Trésor pour la publication régulière des #TOFE, un exercice de transparence budgétaire. Toutefois, le tableau contient encore des erreurs, parmi lesquels des anomalies de traitement Excel qui réduisent la fiabilité technique du document et nuisent à sa lisibilité analytique. A consolider!!