
Le Fonds Monétaire International (FMI) a récemment mis en lumière les défis auxquels la Mauritanie est confrontée dans la gestion des revenus issus des hydrocarbures, qui représentent l'une de ses principales sources de revenus fiscaux. Dans un rapport issu d'une mission d'évaluation à Nouakchott, le FMI a souligné que les organismes impliqués dans la gestion des revenus du secteur énergétique, notamment la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes, souffrent d'une fragmentation des informations et d'un manque de coordination.
Ces institutions reposent sur un échange d’informations irrégulier, ce qui compromet l’efficacité de leurs opérations. De plus, les structures actuelles, telles que l'Unité des Hydrocarbures et l'Unité de Gestion des Risques au sein de la Direction des Impôts, montrent des lacunes significatives en matière de compétences, entravant ainsi leur capacité à remplir leurs missions de manière efficace. Par ailleurs, la Société Mauritanienne de Distribution des Produits Pétroliers (MEPP) joue un rôle clé en tant qu'opérateur commercial et régulateur, mais cette dualité de fonction soulève des préoccupations quant à un potentiel conflit d’intérêts, rendant d'autant plus urgente la nécessité d'une bonne gouvernance.
Le FMI a insisté sur l'importance de renforcer la gestion du secteur des hydrocarbures en Mauritanie, en proposant des améliorations stratégiques tant dans la gestion des revenus que dans la gouvernance. En mettant l'accent sur le développement des compétences, la coopération entre les différents acteurs, et l’adoption de technologies avancées, la Mauritanie pourrait maximiser les retombées de ses ressources en hydrocarbures.
La Direction Générale des Impôts, la Société de Distribution des Produits Pétroliers, l'Unité Conjointe du Champ Gazier GTA, et le Ministère de l’Énergie et du Pétrole sont autant d’entités responsables de différentes facettes du secteur énergétique en Mauritanie. Cependant, l’échange d’informations entre ces institutions régulatrices est souvent sporadique, voire inexistant, laissant bon nombre d'entre elles dans l’ignorance des données cruciales détenues par leurs homologues.
Bien qu'il existe une Unité Pétrolière et une Unité de Gestion des Risques au sein de la Direction Générale des Impôts, leur efficacité est gravement compromise par un manque de compétences dans le secteur. De surcroît, l'Unité de Gestion des Risques est actuellement inactive.
Concernant les douanes, la Direction Générale des Douanes avait établi une unité spécialisée dans le pétrole pour superviser le secteur des hydrocarbures, mais cette unité n'est plus fonctionnelle.
Enfin, la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH), tout en agissant comme une entreprise commerciale, assume également des responsabilités de régulateur pour le compte du gouvernement. Cette situation s'explique en grande partie par les limitations de compétence au sein du Ministère du Pétrole. Cette dualité de rôles nécessite une réévaluation pour garantir une meilleure gouvernance et une gestion plus efficace du secteur.