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Les ressources minières constituent un capital naturel dont l’extraction produit de la richesse qui peut être réinvestie dans les secteurs prioritaires d’un pays.
Notre pays est doté de réserves minières importantes et variées. Aujourd’hui, le secteur minier a un poids significatif dans nos exportations, dans la formation de notre PIB et contribue au développement socio- économique du pays.
Il offre des emplois directs et indirects (services, transport, construction… etc) et assure le transfert de compétences pour le personnel local.
Les industries extractives (fer, or, cuivres et manufacturières) représentent environ 31% de notre PIB. Les exportations de minerais représentaient dans l’ordre de 75,1% de nos exportations totales en 2023.
Il est admis de nos jours que la conciliation entre l’extraction minière et les exigences de développement représente un défi pour les pays en voie de développement. Une exploitation minière non maitrisée peut entrainer des conséquences négatives à long terme pour le pays.
C’est la raison pour laquelle, les pouvoirs Publics doivent concentrer leurs efforts sur les recettes publiques issues des exportations de nos minerais. Ils doivent aussi faire preuve d’une grande discipline budgétaire pour faire face aux fluctuations conjoncturelles liées au marché des matières premières. Imposer correctement le secteur minier est de nature à stabiliser à long terme les revenus de l’Etat en gardant à l’esprit la rentabilité des investissements étrangers. En contre partie, nos partenaires doivent avoir un comportement intègre et responsable.
Un boom d’exploitation de nos minerais entrainera une hausse de nos recettes d’exportation et suscitera une appréciation de l’Ouguiya face aux devises étrangères. L’appréciation de notre monnaie locale rendra les autres secteurs d’exportation moins compétitifs. La main d’œuvre sera drainée par le secteur minier au détriment des autres secteurs en raison de l’importance des salaires accordés par les entreprises minières.
Dans ce cas de figure, on observera aussi un "effet revenu". Avec des revenus supplémentaires mis à la disposition des agents économiques, la demande des biens et services augmentera et entrainera une inflation pour l’économie nationale.
Pour faire face à cette situation, les Pouvoirs Publics doivent investir dans l’industrie, l’agriculture, la pêche, l’élevage, les services et les infrastructures.
Pour atténuer l’effet de la malédiction des ressources, les Pouvoirs Publics doivent mettre en place un fonds souverain pour répondre au besoin de financement de l’économie et compenser les fluctuations des prix des matières premières.
La croissance du secteur minier impose aux Pouvoirs Publics une gestion stratégique et durable pour atteindre les objectifs escomptés.