Samedi 11 Juillet, les Mauritaniens se sont réveillés avec une énorme gueule de bois. La Haute Cour de Justice qui devait juger l’ex-Président Ould Abdel Aziz, dont le processus de mise en place était déjà lance et sur laquelle l’Assemblée nationale devait statuer le 13 courant, a été subitement bloquée. Vous savez par qui ? Par la commission Justice et Intérieur de ladite Assemblée qui a trouvé, tenez-vous bien, le délai insuffisant pour « bien préparer » le texte. Ça ne s’invente pas. Alors qu’on croyait la machine bien lancée, tout s’effondre en quelques heures. La désillusion est à la mesure de l’espoir qu’avait suscité la mise en place de la CEP. Les groupes parlementaires de l’opposition qui l’avaient initiée et restaient en contact permanent avec la Majorité tombent des nues. La mesure a été prise sans les concerter, après une réunion du groupe parlementaire l’UPR dont est issue l’écrasante majorité des membres de la Commission. Un geste pour le moins inamical et l’opposition n’a pas manqué de le faire savoir.
Jusqu’où va continuer cette mascarade ? C’est la question sur toutes les lèvres. Le gouvernement va-t-il revenir sur cette décision dont l’impopularité est la moins contestable des qualités ? Ould Abdel Aziz sera-t-il jugé par une juridiction ordinaire, étant redevenu un justiciable (très) ordinaire ? La pression combinée de l’opposition et de l’opinion publique fera-t-elle revenir le processus sur les rails ? Il y a urgence à tourner une page dont les ratures continuent d’empêtrer le quotidien des gens.
AOC