Dans le cadre de leurs activités de lutte contre la pandémie du coronavirus en Mauritanie, l'OMS Mauritanie recherchait des Epidémiologistes ou Médecins ayant une expérience avérée de surveillance des maladies au niveau du terrain.
C’est dans ce cadre que ma candidature a été sélectionnée sur des critères precis et rigoureux. On a effectué une formation de 2 jours à l'hôtel Nouakchott et 7h de formation en ligne.
Le projet avançait, les responsables de l'OMS nous avaient parlés des conditions et de la nature de notre travail, avec notamment l’affectation de chaque candidat dans une moughataa où il sera chargé du suivi des cas suspects de contamination au Covid-19.
Ils nous ont même expliqués les grilles de salaires et du type de contrat en tant que fonctionnaire international des Nations-Unies. Dès le début de la formation, le représentant de l'OMS en Mauritanie avait expliqué que dans les règlements de l'organisation il ne peut y avoir de compétition entre le ministère et l'OMS.
Donc tous les candidats qui sont fonctionnaires n'ont qu'à se signaler car ils vont envoyer la liste pour vérification au ministère. Même s'il se trouve que le contrat est déjà signé et le candidat affecté, si le ministère confirme qu'il est fonctionnaire, le contrat sera résilié et le candidat retourné à Nouakchott. Il a expliqué ensuite que l'organisation payait beaucoup plus que le ministère et que leur objectif n'était pas de récupérer les fonctionnaires du ministère.
Voilà les raisons qui les ont poussés à procéder ainsi, c'était clair dans notre tête et on était tous d'accord la-dessus. Même si ça n'arrangeait pas certains candidats qui sont des hauts cadres du ministère de la santé qui avaient une disponibilité du ministère. Durant une pause café, j'ai entendu un collègue (ancien DRH du MS) dire que ce n'est pas normal que l'OMS fixe des règles comme ça. Mais il a oublié que l'Etat a donné son accord sur le principe et a validé ce programme que l'OMS va financer et piloter.
C'était la meuilleure chose d'ailleurs pour le pays car le représentant de l'OMS en Mauritanie est de renommée internationale parmi les meuilleurs experts mondiaux contre les pandémies. En 2018, en pleine pandémie d'Ebola, le directeur de l'OMS l'a appelé pour lui dire que d'après les plus grands experts, il est le mieux placé pour l'endiguer. Il a quitté Nouakchott pour le Congo pour diriger la riposte sur place pendant 8 mois. Cet homme n'est pas un amateur dans la lutte contre les épidémies et pandémies. Un médecin de formation militaire, qui a travaillé aux USA pendant 11 ans et dans d'autres pays, ne peut pas faire des choses sans respecter les lois des pays.
Alors voilà après une semaine d'attente, alors qu'on devrait partir depuis, on reçoit un e-mail de l'OMS qui regrette la tournure des événements et nous dit que après des discussions avec le ministère de la santé et celui de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l'OMS ne gère plus le programme et que désormais pour plus d'informations de se rapprocher de la faculté de Médecine de l'université de Nouakchott. Un groupe de délégués s'est constitué parmi les candidats, qui a rencontré le ministre qui les a promis que le projet va se poursuivre et sera remis à l'OMS et que les 57 candifats qui étaient deja recrutés par l'organisation mondiale de la santé seront reconduits.
A cela, il a ajouté que la faculté va recruter quelque trente étudiants de derniere année en plus. En donnant l'assurance que les recrutés de l'OMS seront maintenus et n'avaientt aucun rapport avec le groupe d'étudiant recrutés par la fac. Voilà ce qui s'est passé et aujourd'hui, après 2 semaines de patience et de stress, le ministère de la santé a empêché l'OMS de faire un recrutement normal.
Aujourd'hui [04 Mai] à 21h certains qui étaient recrutés par l'OMS ont reçu un mail avec une liste de 90 personnes recrutées dont certains n'ont que un bac+2 (des sages femmes et infirmiers). Aujourd'hui 05 mai 2020 des jeunes Mauritaniens qui n'ont pas voulu faire du bruit pour ne pas gêner l'Etat dans sa démarche sont victimse d'un lobby proche du ministère et de l'appareil d'État qui ont fait que leur décision soit la décision de l'Etat au détriment de toute éthique, équité ou morale et au détriment de l'intérêt général.
Aujourd'hui, des jeunes dont je fais partie ont été écartés du groupe parce qu'on observait dans le respect et la bonne conduite la décision du ministre. Aujourd'hui j'ai compris que ce pays est injuste et des gens au plus haut sommet de l'Etat ont créé ce problème pour parasiter le projet de recrutement parce qu'ils ont des proches qui avaient raté l'occasion.
Personnellement je savais comment ça marche ce pays, mais en ce mois de ramadan et avec l'avènement du Président Ghazouani je me disais que ce n'etait plus possible. Aujourd'hui j'ai compris comment marche ce pourri système administratif Mauritanien. Mais, Allah est le plus Grand Juge.