Les colons sont toujours parmi nous

La colonisation s'était d'abord et surtout une administration. Une administration coloniale dont le rôle était d'imposer la volonté de la métropole aux colonies. Aujourd'hui, nous avons une administration nationale, ou indigène pour parler le langage des colons.  Ce devrait être une administration citoyenne. L'est-elle vraiment ? 

Malheureusement, notre administration par son comportement reproduit au quotidien les mêmes schémas coloniaux. Elle se conçoit toujours comme l'unique dépositaire de l'autorité publique et politique au lieu d'interioriser l'idée démocratique selon laquelle l'ultime source de toute autorité émane du peuple souverain.

Les nouveaux dirigeants politiques de nos pays ont simplement continué la pratique coloniale de se baser sur les chefferies traditionnelles pour servir de courroie de transmission entre l'administration et la populace. Phénomène qui s'est malheureusement  accentué avec la vague récente de démocratisation. 

Par ailleurs, les écoles d'administration, sensées former les cadres d'aujourd'hui et de demain, continuent à utilser le modèle coloniale et le cursus hérité de la métropole. Elles forment les nouvelles générations exactement comme par le passé.

Notre administration continue à se comporter comme si elle était à son propre service et non pas au service du citoyen. Les vexations et les humiliations que subissent au quotidien les citoyens dans les différentes administrations publiques sont immenses. Aucun fonctionnaire ne se conçoit comme employé par les pauvres quidams qui attendent au soleil devant une fenêtre minuscule alors que lui est assi sur un fauteuil moelleux dans son bureau climatisé. Si, si qui na jamais vu cette scène n'a qu'a se rendre dans une agence de l'etat civile.

Nous ėchappons, par miracle, à des heurts entre l'administration et les administrés grâce à la nature pacifique de notre peupl, à son fatalisme, à sa désorganisation, à son respect pour l'état et disons le par la peur du châtiment. Mais les temps changent et l'état, s'il souhaite maintenir la paix civile, a intérêt à se réveiller et anticiper le jour où les citoyens en auront vraiment marre de l'arrogance de leur administration.

Le citoyen est pour le moment, mais jusqu'à quand, incapable de tenir l'administration pour responsable et incapable de surveiller son efficacité et son efficience.. il est incapable de lui demander des comptes. L'administration, de son côté, ne s'imagine même pas faire l'objet d'une telle surveillance. Toute tentative dans ce sens par la société civile ou par la presse se voit minée par l'administration qui infilre la totalité des organisations de ces deux importants contre-pouvoirs. On voit ainsi les syndicats inféodés à l'administration, la presse, les ongs et les associations y compris, qui l'eu crut, les associations d'élèves et d'étudiants aussi bien a l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Mais les temps changent, là encore. 

Cet héritage coloniale n'a plus sa raison d'être. Le noyautage de tous le champ public de la lart de l'administration coloniale était encré dans la peur. La peur qu'ont tous les usurpateurs mais ceci ne devrait pas être le cas d'une administration nationale qui ne devrait avoir rien à  craindre de son propre peuple.  A moins que l'appropriation des ressources nationales par des moyens illégitimes par une minorité de chefs traditionnels et par leurs rejetons, qui occupent la quasi-totalité des postes administratis, ne soit la cause d'une rupture entre les élites politico-administratives et les masses populaires. D'où la persistance de la peur. La peur des usurpateurs !

Oui, malheureusement, les "colons" sont toujours parmi nous et ce sont nos fils.

أحد, 06/03/2022 - 21:11