A qui appartient le titre de député

UNE FOIS ÉLU, LE TITRE DE DÉPUTÉ APPARTIENT À SES ÉLECTEURS ET À L’ASSEMBLÉE NATIONALE. 
Dire que le titre de député «appartient» au parti politique qui l’a présenté aux élections est une bêtise intellectuelle et juridique manifestes.  
En fait, le parti politique n’est que la «monture» qui a transporté le député à l’hémicycle de l’assemblée nationale. Mais une fois arrivé (élu), il échappe presque totalement à son contrôle. Si bien que le parti ne peut le désavouer que pour une faute DÉLICTUELLE GRAVE, pour laquelle l’État demande la levée de son immunité, de sorte que la démission volontaire reste l’unique voie de sortie.  
En fin de compte, le rôle du parti politique dans le système électoral mauritanien se limite à verrouiller la transhumance politique et tout le déséquilibre qu’elle apporte, comme nous l’a démontré la douloureuse expérience du régime de Sidi Ould Cheikh Abdellahi (SIDIOCA) en 2007-2008.

Maître Takiyoullah Eida

Avoca

 

 

 Lo Gourmou Abdoul. Juriste:

En Mauritanie tout au moins, tout député doit nécessairement relever d'un parti politique au nom duquel il s' exprime et entreprend ses activités, en tant que député et non en tant que simple personne privée. Le titre de député est une qualité qui appartient exclusivement au parti au nom duquel le peuple l' a élu. La loi mauritanienne a expressément mis fin au " principe" de l'indépendance des députés, à l'origine des fameuses transhumances et qui autorisait tous les opportunismes. C' est la raison pour laquelle la fin de cette " independance" est le fruit de la lutte des forces démocratiques pour que soit respectée la volonté des électeurs qui ont porté leur voix sur le candidat d'un parti et non sur un individu solitaire.La loi a mis fin à la pratique qui consistait pour certains députés à se croire au dessus de leur propre parti dont ils sont pourtant les élus, une fois que ce parti les a fait élire par le peuple. Respecter son parti, en l'occurence, c' est donc respecter le suffrage accordé par le peuple à ce parti, à travers le choix de son candidat à la députation. La démocratie a une règle morale: la loyauté et un principe juridique: la bonne foi. Si, d' aventure, un député estime ne plus partager les valeurs ou la position politique de son parti, il lui reste la botte secrete de toute démocratie : la démission pour respecter cette loyauté et cette bonne foi. Nul n' est condamné à porter le titre d'une fonction dont l' exercice impose la contrainte d'une discipline du groupe au nom duquel cette fonction est exercée. 
Agir contre la volonté de son parti tout en revendiquant le titre de représentant de ce meme parti n' est ni juste ni praticable. 
Telle est la position défendue par la direction de l' UFP et qu' elle défendra toujours tant que sera en cause la qualité de sa représentation, parlementaire, municipale ou autre.

سبت, 25/01/2020 - 16:48