Monsieur le Président de la République, de grâce, décrétez la confusion linguistique !

Excellence,

Le débat sur la question des langues, entamé quelques années avant la naissance de notre État, court toujours. Mais toute chose a une fin, sauf le saucisson qui en a deux, dit le proverbe danois. Donc ou l’une ou l’autre des deux extrémités.

Etant donné que la francophonie chez nous est une idéologie, car elle mène au même enfermement et à la même illusion de vérité absolue sans réflexion critique possible, il serait bon alors de faire les choses à l’envers.

Nous savons tous que le monolinguisme arabe n’a pas l’unanimité et que le bilinguisme franco-arabe n’est pas non plus du goût de certains, surtout les Négro-communautaristes soutenus par les Néo-harkistes.

Monsieur le Président, pour sortir de cette impasse de 60 ans, je vous propose de décréter l’enseignement, dès le fondamental, des langues vivantes suivantes :  nos langues nationales, en plus du de l’anglais, du chinois, de l’espagnol, du français, et du russe, étudiées individuellement, sans combinaison possible, parce que le bilinguisme est un vice nocif au ‘’vivre-ensemble’’. 

Au bout de six ans, on aura, monsieur le Président, une cacophonie singulière sans précèdent, où personne ne comprend plus personne même si lève la voix et hausse le ton.

Ce n’est pas aussi grave que cela, Excellence, le droit à l’incompréhension est un droit humain inaliénable. Et les Mauritaniens sont des humains. Ils peuvent donc en toute logique ne pas se comprendre ni au parlement, ni au gouvernement, ni dans les mosquées et ni dans la rue. C’est la loi de la diversité !

Mais si vous jugez, monsieur le Président, qu’un minimum d’intercompréhension nationale est indispensable, il conviendrait en ce moment de créer un ministère d’État chargé de la traduction et de l’interprétation, qui gèrera un corps constitué, une véritable force d’interposition linguistique, assez étoffée pour placer entre chaque deux ou plusieurs Mauritaniens un casque bleu pour le maintien de la sécurité linguistique qui est aussi vitale que la sécurité alimentaire qui jouit déjà d’un grand département gouvernemental.

Au finish, on aura, monsieur le Président de la République, une mosaïque de peuples vivant dans une belle autarcie démocratique en attendant un printemps arabophone ou francophone mais pas les deux en même temps, car le bilinguisme n’est ni noir ni blanc, il est hybride.

 

Salutations respectueuses.

 

اثنين, 07/12/2020 - 16:03