Officialisez l’hassanya !, nouveau slogan des FLAM

Contrer l’influence de la langue arabe, tel est l’objectif des Nationalistes poulo-toucouleurs. Ils usent de tous les moyens possibles et imaginables. Apres l’arme génétique répétant en boucle que les Maures ne sont que des Arabo-berbères donc illégitimement accrochés à une langue qui n’est pas la leur ; argument qui s’est retourné contre eux, parce qu’eux-mêmes, les Halpulaars, sont un mélange de sang peul, toucouleur, mandingue, sérère, wolof, etc. ; ils passent à une nouvelle parade encore plus saugrenue.

La toute dernière corde dans leur arc est la revendication de l’enseignement et l’officialisation du hassanya. C’est un peu comme si les militants noirs-américains du Bronx ou de Harlem réclamaient une place au soleil pour le slang (argot dans les pays anglo-saxons) pour gêner l’anglais standard ; ou comme si l’on mettait en opposition le « colloquial English » et le « formal English ».

Peut-on imaginer qu’il échapperait au simple profane « que l’arabe classique n’est pas un parler populaire, mais se décline en autant de dialectes que de régions arabes » ?

C’est bien normal, « toute langue naturelle d’une certaine extension démographique et géographique possède des dialectes ». Alors, l’hassanya n’est qu’un dialecte arabe propre aux Maures de la Mauritanie, du Sahara, d’une partie de l’Azawad et quelques autres poches en Afrique du Nord et de l’Ouest, mais il n’est pas une langue à part entière tout comme l’arabe dialectal au Maroc, en Irak, en Egypte, au Golf, en Syrie, etc.

Autrement dit, l’hassanya est une forme simplifiée et « tropicalisée » de l’arabe standard, et parce que c’est ainsi, il permet tout de même de communiquer avec les 400 millions de locuteurs de la langue arabe.

Jamais un hassanophone sillonnant le monde arabe ne sera amené à louer les services d’un interprète-traducteur pour communiquer ; jamais un arabophone en visite en Mauritanie ne se verra obligé de recourir à l’interprétation pour comprendre et se faire comprendre.

Si tous les Négro-Mauritaniens avaient appris sans complexe l’hassanya, la traduction, le seul moyen par lequel les Mauritaniens se comprennent, serait disparue de la vie publique.

Et si par hypothèse, on abandonnait l’arabe standard pour ses formes dialectales ?

Là, il faudrait aussi inventer de nouvelles transcriptions, de nouvelles grammaires, une nouvelle orthographe… D’accord, mais pourquoi ?

Pour reproduire l’émiettement linguistique de l’Afrique noire !

La revendication insistante d’officialiser l’hassanya contre la volonté des Maures ne serait-elle pas une fausse manœuvre visant à la fois, la mise à l’écart de l’arabe et le nivellement linguistique, c’est-à-dire permettre aux locuteurs des langues africaines d’arguer qu’aucune de leurs langues nationales n’est prête pour être langue d’enseignement et langue d’État et qu’il faut donc se contenter du seul français !

L’idée de l’hassanya comme langue à part entière à côté de la langue arabe est un doublon futile et absurde. Et quoi qu’il en soit la Mauritanie ne se détachera jamais de son ancrage arabe et de sa culture millénaire à cause d’une acrobatie pareille.

Selon que l’on regarde les choses par le petit ou par le gros bout de la lorgnette, la question linguistique en Mauritanie n’est que « la transcription d’un conflit ethnique ».

 

Extrait de ‘’Mauritanie : vous avez dit vivre ensemble ?’’.

أحد, 22/11/2020 - 10:16