Mauritanie: un barrage change la vie d’un village

En cette saison des pluies, l’Assaba, région du sud de la Mauritanie, ressemble à la plaine du Serengeti, cette savane immense qui s’étire entre le Kenya et la Tanzanie. L’herbe semble aussi fraîche que sur un terrain de golf. « C’est vrai, mais les apparences sont trompeuses », nuance El Hacen Kane, chef de bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) à Kiffa, la capitale de l’Assaba : « Ici, la verdure ne dure qu’un mois par an. Le reste du temps, il fait 40 °C et on vit sous un soleil de plomb. »

Au bout d’une piste semblable à un ruban soyeux se trouve le village de Gvava Peulh. Dans la région, tout le monde connaît cette commune de 700 âmes. Depuis un an, son territoire est scruté par les villageois des alentours, parfois même un peu envié. Fin 2018, les habitants se sont lancés, avec le soutien du PAM (couronné en 2020 par le prix Nobel de la paix pour ses efforts dans la lutte contre la faim), dans la construction d’une retenue d’eau circulaire qu’on surnomme parfois « la cuvette ». Grâce à cet ouvrage réalisé en une année dans le cadre de travaux communautaires, les villageois ont plus que doublé la surface cultivable de leur commune : elle est passée de 25 à 56 hectares. Chaque foyer de Gvava Peulh a ensuite reçu sa parcelle, dont la surface (entre 0,5 et 1 hectare) varie en fonction du nombre de bouches à nourrir et des revenus. Il n’en faut pas plus pour changer une vie.

 

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أربعاء, 11/11/2020 - 20:02