Covid-19 : comment la Mauritanie compte rebondir

Pour faire repartir l’activité, le programme de relance de plus de 500 millions d’euros du président Ghazouani vise en priorité les secteurs sociaux, les infrastructures et l’autosuffisance alimentaire. 

C’est un « programme prioritaire élargi » (PPE) de belle taille qu’a annoncé le 2 septembre le président Mohamed Ould Ghazouani pour faire repartir une économie étranglée par la lutte contre le coronavirus. Pour apprécier cet effort, il faut comparer ces 24 milliards d’ouguiyas (près de 520 millions d’euros) avec les 100 milliards d’euros du plan de relance français. Le programme mauritanien représente presque 10 % du PIB du pays, quand celui de Paris pèse seulement 4 % du PIB hexagonal.

Les trois domaines qui se taillent 84 % de l’enveloppe sont, par ordre décroissant, l’appui à la demande et aux secteurs sociaux (santé et familles défavorisées), les infrastructures urbaines, rurales et routières et l’autosuffisance alimentaire (pêche et agriculture). Ces chantiers devraient créer 52 000 « opportunités d’emploi » en trente mois. Commentaire d’un banquier : « Ce plan a du sens, car miser sur les infrastructures relancera la machine, mais il ne privilégie pas le secteur privé. »

 

Effondrement de la croissance

Ousmane Mamadou Kane, ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, en a précisé les enjeux. « Le risque important, c’est la mise en œuvre [du PPE], a-t-il souligné. Il faut réunir de bonnes conditions pour réaliser un plan aussi ambitieux dans la transparence et dans les délais prescrits par le président de la République. »

Il est essentiel que ce défi soit relevé, car les dommages provoqués par le confinement sont importants malgré le faible nombre de victimes du virus (161, entre le 13 mars et le 14 septembre). Selon le FMI, la croissance devrait s’effondrer : de 5,9 % en 2019, elle tomberait à -2 % Pour repartir à 4,2 % en 2021. L’inflation, contenue à 2,3 % en 2019, s’accélérerait à 4,1 % en 2021. Le déficit des transactions courantes se dégraderait de 10,6 % du PIB à 18,5 % dans le même temps.

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أربعاء, 14/10/2020 - 23:48