Trafic de médicaments : plongée au coeur d'un réseau mondial

C'est un marché colossal, qui pèse 200 milliards de dollars à l'échelle de la planète. Le trafic de médicaments, dix fois plus rentable que le trafic de drogue, serait responsable de 700.000 morts par an. L'enquête de Ted Anspach et Eric Delsaut, diffusée ce soir sur France 5, démarre en France. Rien de plus simple que de commander sur Internet des médicaments de contrefaçon ou de se procurer sans prescription des produits qui nécessitent une ordonnance. Dans les deux cas, c'est illégal. 

En tête des ventes, on trouve les pilules érectiles, qui représentent la moitié de ces trafics. Mais depuis quelques années, l'offre s'est élargie, on trouve de tout. Des médicaments qui peuvent être inopérants, dangereux ou même efficaces, tout est possible : le problème c'est qu'il n'y a aucun contrôle. 

Des complices chez Chronopost.

Pour remonter la filière, les journalistes se sont fait passer pour des organisateurs de parties fines qui avaient besoin d'une grande quantité de pilules érectiles, justement. Ils trouvent un contact en France, qui leur explique comment il fait venir la marchandise de l'étranger : grâce à des complices chez Chronopost, qui reçoivent un pourcentage. Une fausse adresse sur le colis, qui est récupéré discrètement par le complice, et le tour est joué. Voilà qui ne manquera pas de faire réagir la filiale de la Poste. 

D’où viennent ces colis de médicaments ?

Le réseau est vaste est compliqué, mais l'Inde fait partie des fabricants les plus importants. Le journalistes ont remonté la filière, depuis leur contact en France, via un intermédiaire en Belgique (tout cela en caméra cachée) et ainsi jusqu'en Inde. Images saisissantes : une usine où 300 employés se relaient jour et nuit pour fabriquer, notamment, des anti-tuberculeux ou des anti-cancéreux. L'usine a pignon sur rue, on est loin du petit laboratoire clandestin qui fabrique quelques comprimés sous le manteau. Le patron explique tranquillement (toujours face à une caméra cachée) qu'il peut fabriquer, sur demande, des contrefaçons de tout les médicaments : même composition, même emballage que l'original. Il peut aussi sous-doser pour que ce soit moins cher, ou sur-doser pour que ce soit plus "efficace". Tout cela dans des conditions sanitaires très douteuses. Et il suffit de se poster devant l'usine pour observer le ballet des colis de livraisons qui sortent, à destination de l'Europe et du reste du monde. 

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أحد, 06/10/2019 - 23:04